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Qui sera présent à vos côtés le jour de l’accouchement ? Avez-vous besoin de soutien ? Avez-vous besoin de votre conjoint pour ce jour si exceptionnel qui va voir arriver votre bébé dans le monde ?
Avant d’accoucher, il me semble important de bien savoir s’entourer et se prévoir qui sera là le jour J.
Vous êtes-vous posé la question de savoir si le père du bébé serait présent à l’accouchement ? S’est-il posé la question à lui-même ? Présent, absent, le père reste le père et aura toujours un rôle à jouer, à vous deux de déterminer lequel !
1. Un peu d’histoire sur la présence du père à l’accouchement
Aujourd’hui il est commun que le père soit présent auprès de la mère quand se déroule l’accouchement. On a presque oublié qu’il n’en n’a pas toujours été ainsi ! Loin de là ! Pendant des siècles les hommes ont plutôt été absents du lieu d’accouchement.
La femme qui accouchait était entouré de femmes :
- Une matrone : une femme qui avait vécu plusieurs enfantements et qui se déplaçait au domicile des femmes au moment de l’accouchement pour aider en s’appuyant sur son expérience personnelle.
- Des parentes, amies, voisines : toutes les femmes qui pouvaient se libérer au moment de l’accouchement pour venir soutenir la mère.
Puis, au XVIIIè siècle des sages-femmes sont formées. Les médecins accoucheurs hommes existent mais ne sont appelés généralement qu’en cas de problème.
Au XXè siècle, l’accouchement en milieu hospitalier devient petit à petit la norme. Les médecins hommes sont maintenant présents à l’accouchement, mais les pères y sont interdits.
Ce n’est que depuis les années 1970 que les pères peuvent être présents lors de l’accouchement. Cela fait donc moins de 50 ans ! Leur expérience en la matière est plutôt courte !
Aujourd’hui, il semble presque impossible d’imaginer que le père ne sera pas présent à l’accouchement. Sauf s’il a une « bonne » raison, et donc pas le choix : par exemple une absence pour mission à l’armée. On tombe presque dans la situation contraire, ou la norme impose aux pères d’être présents.
Alors, avant d’accouchement, il me semble important que chaque couple se pose tout simplement les questions suivantes :
- Le père sera-t-il présent à l’accouchement ?
- Qu’en pense les deux parents ?
2. Le père veut-il être présent à l’accouchement ?
En tout premier lieu, posons la question aux principaux intéressés : le père veut-il être présent à l’accouchement ?
Que la réponse soit oui, pour de multiples raisons :
- Soutenir sa femme
- Être le premier à voir son bébé
- Participer activement à l’accouchement
- …
Ou que la réponse soit non, pour des raisons tout aussi multiples :
- Se sentir inutile, voir « de trop »
- Peur du médical (hôpitaux, sang, actes…)
- Problèmes d’organisation pour se libérer au bon moment
- …
Il importe d’écouter et de respecter le père dans ses choix.
3. Voulez-vous que le père soit présent à l’accouchement ?
En 2nd lieu, posez-vous aussi la question : voulez-vous que le père soit présent à l’accouchement ?
En effet, certaines femmes peuvent éprouver le besoin d’avoir le père à leurs côtés, pour les accompagner, les soutenir et être présent tout simplement. Elles pourraient vivre le refus du père d’être présent comme un abandon.
D’autres femmes au contraire, n’ont pas envie que le père soit présent à l’accouchement. Parce qu’elle se sentent vulnérables et n’ont pas envie de donner cette image, ou parce qu’elles ont envie de s’exprimer (crier !) et ne veulent pas lui faire peur. Ou encore parce qu’elles se sentent plus en confiance entourées de femmes, voir seule.
Dans certains cas, la présence ou non du père à l’accouchement est une question de culture.
Parfois la question se pose aussi quand le couple s’est séparé pendant la grossesse.
4. Dialoguer pour se comprendre
Quelle que soit votre situation, s’interroger chacun de son côté pendant la grossesse, puis en parler, en amont de l’accouchement, permettre de poser les ressentis de chacun. Discuter, voir ce qui est important pour l’un et pour l’autre, permettra de s’organiser en fonction. L’objectif est que chacun puisse être respecté dans ses choix et satisfait de la solution trouvée.
Car il n’existe pas un modèle d’accouchement standard, mais des multitudes de possibilités, selon les couples et leurs désirs.
En cas de conflit, n’hésitez pas à demander à une tierce personne de confiance de vous aider à déposer les choses dans le respect. Une sage-femme ou une doula peuvent vous accompagner et accueillir vos émotions à ce sujet.
5. Si le père est absent
Après analyse de la situation et l’expression des besoins de chacun, vous le savez, le père sera absent lors de l’accouchement. Soit parce qu’il ne peut pas être là, soit par choix de sa part ou de la vôtre.
A vous de jouer !
Demandez-vous ensemble ce qui est important. Est-ce que le père sera à vos côtés pendant la phase de travail, mais pas jusqu’à l’expulsion ? Est-ce qu’il sera à proximité de la pièce d’accouchement, sans être dans cette pièce ?
S’il est loin géographiquement, veut-il être prévenu quand les contractions commencent ou quand le bébé est né ?
Quand veut-il voir son bébé ? Quand voulez-vous l’accueillir ?
Comment voulez-vous organiser les choses ?
Qui sera présent à vos côtés pour vous soutenir ? Cela ne peut être qu’une personne de confiance : votre mère, votre sœur, une amie, votre doula, ou… personne ! C’est votre choix, vous seule savez ce qui sera le mieux pour vous. Et vous pouvez changer d’avis à tout moment : une personne peut être prévue et finalement vous n’avez pas envie de la contacter ce jour-là par exemple.
Pour mon dernier accouchement, j’avais dit au papa que je souhaitais sa présence dans la maison, mais pas forcément à mes côtés. Finalement, j’ai eu besoin de lui près de moi : il a passé des heures à me doucher le dos ! 😉
6. Si le père est présent
Le père veut être présent le jour de l’accouchement ? Vous le souhaitez aussi ? Alors vous allez accueillir votre bébé ensemble.
Posez-vous la question de vos choix sur son rôle pendant l’accouchement. Voulez-vous qu’il soit présent et actif ? Qu’il vous berce ? Qu’il vous masse ? Vous encourage ?
Voulez-vous qu’il soit juste présent, sans intervenir, sans parler, sans vous toucher ?
La plupart du temps on ne sait pas ce qu’on voudra le jour J. On peut anticiper les différentes possibilités. Vous devrez tous les deux rester ouverts aux changements d’avis et de vous fier à vos ressentis.
Le jour de l’accouchement c’est la mère qui mène la danse, c’est elle qui décide ce qu’elle veut, ce qu’elle ne veut pas, ce dont elle a besoin.
Je pense que la meilleure attitude du père est de se tenir prêt à faire ce que lui demande sa femme, au fur et à mesure, sans anticiper, sans imposer ce qui lui semble mieux.
Une présence calme et soutenante est indispensable. Si le père sent du stress monter en lui, parce que finalement c’est plus impressionnant que ce qu’il avait imaginé, ou plus long, ou plus fatiguant… il est important qu’il se donne le droit de sortir.
En effet, un homme stressé va libérer des hormones de stress dans la pièce et ces hormones vont impacter la femme et le déroulé de l’accouchement. Alors en cas de montée de doutes, n’ayez pas peur de sortir prendre l’air afin de protéger la physiologie de l’accouchement.
Cela semble étonnant mais le père a en quelque sorte le pouvoir de sécuriser l’accouchement par son attitude calme et confiante.
7. Après l’accouchement, le vécu du père
Selon comment s’est passé l’accouchement, les vécus et les ressentis du père et de la mère peuvent être semblables : accouchement mal vécu, traumatisant ou accouchement bien vécu pour les deux.
Par exemple, suite à mon 1er accouchement, nous avions tous les deux très mal vécu les choses, chacun à notre niveau. Moi j’ai été choquée dans mon corps, dans ma tête et ma confiance en moi. Lui s’est senti dépassé et inutile, avec la peur de me perdre. On en a beaucoup, beaucoup, beaucoup parlé ensuite tous les deux. On en avait besoin, la parole libère des émotions.
Pour mon 2è accouchement, nous avons tous les deux très bien vécus l’évènement. Cependant il aurait pu aussi être traumatisant pour nous deux car j’ai accouché sur le parking de la maternité, il était seul avec moi et nous n’étions pas préparé à cela ! Mais nous avons tous les deux un super souvenir de ce jour-là. Nous en avons aussi beaucoup reparlé ensuite.
Pour ces deux accouchements, à issues différentes, nous les avons vécus de la même manière. Nous avons donc pu en parler tous les deux, autant que nécessaire et nous nous sommes basés sur nos ressentis pour prévoir les accouchements suivants.
Parfois les expériences de la mère et celle du père ne sont pas les mêmes. Par exemple, la maman peut avoir très bien vécu son accouchement sans péridurale, alors que le père a trouvé cela difficile à vivre, de voir sa femme avoir mal. Le couple peut avoir des difficultés à en reparler ensemble après. Dans ce cas, chacun peut en parler de son côté à une personne de confiance qui sera à même de pouvoir comprendre. Cela peut être avec une sage-femme ou une doula qui pourra accueillir les émotions en toute bienveillance. Car chacun est différent et vivre les choses différemment n’empêche pas de continuer à avancer ensemble vers l’avenir.
Pour conclure, penser à parler en couple avant et après l’accouchement. Ne restez pas sur des non-dits. Si besoin, vous pouvez vous faire accompagner pour dédramatiser et accueillir les besoins de chacun.
Et chez vous, comment cela s’est-il passé ? Le papa était-il présent pour tous les accouchements ? Est-ce que c’était différent d’une fois sur l’autre ? Aviez-vous les mêmes besoins ? Racontez-moi en commentaires !
2 commentaires
La non violence commence par demander d’abord à celle qui va accoucher si elle veut que le père soit là, et de faire passer ses besoins à elle, avant ses envies à lui…
C’est hyper violent d’interroger le père avant la mère
oui c’est vrai… l’ordre de présentation était maladroit. En fait ça se fait plus ou moins en même temps, et dans tous les cas c’est important de se poser la question pour les 2. Et bien sûr si la mère ne veut pas qu’il soit présent, son choix sera prioritaire.