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Challenge Gratuit Accoucher sans péri !" \"EN SAVOIR PLUS\"
L’histoire d’accouchement de Lucile, et de son bébé Camille.
Lucile avait participé au challenge Accoucher sans péri avec moi. Et elle l’a fait !
Je suis très heureuse de vous présenter son récit. D’autant qu’il s’agit d’un accouchement sans péridurale suite à un déclenchement par ballonnet, donc pas des plus évident.
BRAVO LUCILE ! Et merci pour ta confiance.
1. Les mots de Lucile
» Bonjour Marie Laure!
Je voulais te présenter monsieur Camille! Il est arrivé à terme + 1jour.
Suite au challenge sans péri, j’ai présenté mon projet de naissance dans l’établissement où j’étais suivie et la gynéco m’a tenu des propos qui ne m’ont pas inspirés confiance … A savoir « ce n’est pas parce-que vous avez une péridurale que ça n’est pas un accouchement physiologique », ou encore « le décollement des membranes n’est pas un geste invasif » et j’en passe. J’étais tellement contrariée que j’ai contracté chaque jour alors que je n’étais qu’au 7ème mois. Arrivée au 8ème mois j’ai pris la décision de changer d’établissement puisque légalement j’étais obligée d’accoucher dans un établissement médicalisé dû au diabète. Du jour au lendemain je me suis sentie soulagée, déstressée et je n’ai plus eu de contractions. Ah les mystères de l’esprit!
La fin de grossesse s’est très bien déroulée mais lors de l’examen le jour du terme quelques indices chagrinaient l’équipe de l’hôpital Dron (où il est possible d’accoucher dans l’eau depuis 2ans). En effet quelques signes de vieillissement prématurés du placenta, et un certain manque de liquide, tout ça associé à des céphalées depuis quelques jours et le diabète.
Nous avons donc pris la décision pour moi et le bébé de m’hospitaliser vendredi soir pour une pose de ballonnet qu’ils m’ont assuré plus doux que le décollement de membranes, perçage de la poche et autres techniques.
Je fais confiance l’équipe est douce, rassurante, toutes accros et formées à l’accouchement physio.
De mon côté j’avais déjà eu des séances d’acupuncture et j’avais utilisé les huiles essentielles pour essayer de déclencher encore plus en douceur et éviter ces techniques mais rien à faire…
Les ballonnets ont donc été posés et j’ai dans la foulée commencé à contracter. Vers 2h00 du matin je contractais toutes les minutes trente. A 5h j’ai pris un bain en salle de prétravail qui m’a aidé à traverser les vagues de contractions.
J’ai fini par expulser le ballonnet lors d’une contraction un peu plus intense a 7h du matin.
On me propose de déjeuner et de venir vers 9h me faire examiner pour voir où on en est. Je n’étais qu’à 2doigts (1doigt juste avant la pose).
Désespoir, je me dis que je ne vais jamais y arriver. C’était sans compter sur mon homme et la sage femme qui venait de prendre son poste, Émilie, ma merveille! J’ai eu la chance de n’avoir affaire qu’à elle pendant toute la durée de la journée. Douce, aidante mais invisible. Nous étions en toute intimité, conseillé mais pas guidés.
A 11h30 j’étais toujours a 2 doigts larges malgré les vagues qui m’avaient envahies depuis la veille. Mais le cœur de bébé allait bien… Je suis entrée dans la baignoire en salle de prétravail (la salle nature est tellement réclamée là bas…. Elle n’était pas disponible).
A 12h45 je sors de la baignoire et les vagues se font plus fortes. Le 4 pattes, mon meilleur allié ce jour là… Émilie me dit si vous devez pousser, appelez moi. 13h00 mon conjoint l’appelle, on passe en salle de naissance, examen 4 doigts… Je ne vais pas y arriver, je pleure, je ne veux plus assumer mon projet. Je me sens faible et indigne.
Emilie et Aurélien m’encouragent, bébé sera bientôt là, « Lucile tu vas pousser et ton bébé va travailler avec toi ».
4 pattes, debout, la poche des eaux perce.
4pattes, les cuisses ne tiennent plus, les crampes s’en emparent, elles se tétanisent et ne me portent plus.
4pattes, les cuisses ne tiennent plus, les crampes s’en emparent, elles se tétanisent et ne me portent plus.
Je prie Dieu et la nature, je jure que je vais mourir, que je n’y arriverais pas. On m’aide à m’allonger pour ne pas me mettre en danger. Une autre douceur entre dans la pièce, encourageante et rassurante, elle me tient la main, Émilie me l’a reprend et m’emmène voir où j’en suis, je sens sa tête…. L’amour …. Il est là, il arrive.
Je donne mes dernières forces, il se libère. Il est 14h06 Je vais l’attraper je le prends sur moi (après démêlage du cordon 2 tours à la tête et 1 au bras) et je touche pour découvrir son secret … C’est un garçon! Basile a un petit frère, il sera tellement heureux. Nous sommes heureux aussi. Nous profitons un peu de lui.
Emilie me propose un coup de main pour la délivrance, j’ai accepté le petit boost d’ocytocine. Et ça arrive, je me rend compte de ce qu’est la délivrance… (Lors de mon premier accouchement je n’avais même rien senti. J’étais dans le gaz). Et c’en est une de délivrance. Mon dieu …
Papa s’occupe du cordon, Émilie me propose de garder le placenta pour en faire une empreinte mais je n’avais jamais réfléchi à la question et je décline son offre.
Après examen, elle me propose de me recoudre mais me conseille de laisser ainsi. C’est une petite déchirure, je serais vite tranquille. (Et c’est vrai, j’ai déjà moins mal que pour Basile)
Il prend le sein, seul, comme un grand.
2h après on s’occupe de Camille, il pèse 3kg975. Il est trop serré dans la tenue que je lui avais prévue. Quel filou, il aura fait des secrets pour tout, on m’annonçait 3kg500 maximum. 2 jours après on apprend qu’il mesure 52,5cm.
Je tenais par ce témoignage à te remercier pour ce que tu as proposé à travers ce challenge, pour les armes que tu nous as donné à toutes. Pour les pensées que cela m’a apporté ce jour là.
Petite confidence d’Emilie juste après l’accouchement, « il faudrait 1 sage-femme par femme en travail. aujourd’hui vous étiez 3 femmes avec un projet physio, nous n’étions que 2 sages-femmes, et l’une de vous trois a abandonné et a eu une péridurale ». Elle traversait l’échec de cette maman comme un échec personnel. Elle a dit avoir senti que j’étais capable d’y arriver le matin. Elle m’a accueillie avec un « je connais très bien la phase de désespérance et je ne vous laisserais pas abandonner à ce moment là »
Merci pour tout ! »
Lucile
2. A retenir de cet accouchement
- Vous pouvez changer de maternité si la votre ne vous convient pas. Lucile a très bien su détecter qu’elle ne se sentait pas en sécurité dans sa maternité. Et si on ne se sent pas en sécurité, mieux vaut éviter d’y accoucher!
- L’hôpital DRON (59) est un hôpital où il est possible de donner naissance dans l’eau, ce qui est encore très rare en France.
- Lucile a eu le droit à son petit déjeuner, alors que les contractions avaient déjà bien commencé. Oh tient… on aurait donc le droit de manger pendant un accouchement?! (question ironique bien sûr! +1 pour cette maternité!)
- Pour une petite déchirure ou éraillure, on peut faire des points, ou pas. Et laisser cicatriser naturellement.
- L’importance de l’accompagnement !! Je suis tellement triste de voir que les femmes et les sages-femmes sont malmenées pendant les accouchements, que certaines doivent faire une croix sur leur projet car il aurait fallu plus de moyen, de soutien…
Encore Merci Lucile pour ce témoignage qui pourra aider les mamans, surtout si on leur propose un déclenchement par ballonnet. Je souhaite une belle vie à toute ta petite famille.
Tu vas avoir un déclenchement? Tu ne sais pas comment rester sur un accouchement le plus naturel possible ?
Découvre mon atelier de 2h en replay, pour reprendre confiance en toi et rester actrice de ton accouchement.

3 commentaires
je lis ton témoignage en 2024 et il fait du bien. aux dernières nouvelles j’étais dilatée à 2 doigts, la sage femme m’a proposé un décollement de membranes j’ai dit oui (mon premier césarienne, il a 16 mois et demi utérus cicatriciel donc et dernière chance d’accoucher par voie basse). demain pose de ballonnets..’ on croise les doigts
Super ce témoignage ! J’ai aussi changé récemment pour cette maternité ça m’avait aussi beaucoup soulagée… accouchement prévu dans un mois 🤞🏼
Je te souhaite un super accouchement !