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Se préparer à accoucher et donner naissance peuvent prendre deux chemins bien différents. Dans cet article je te parle de la vision médicale et conventionnelle de la naissance (en France) et de la vision de la naissance physiologique, ou naturelle. Deux univers qui n’ont pas grand chose à voir et que pourtant je trouve indispensable de connaître quand on est enceinte et que l’on s’apprête à donner la vie.
1. La vision médicale et conventionnelle de la naissance
Toute cette vision est issue de deux grands principes :
"L'accouchement est dangereux"
"L'accouchement est douloureux"
C’est la vision la plus courante et admise en France, celle sur laquelle repose le suivi médical de grossesse, et l’accouchement, notamment en maternité.
Dans cette vision de la naissance, l’accouchement étant jugé dangereux, il faut créer de la sécurité. Cette sécurité est mise en place avec :
- un lieu aseptisé et prévu à cet effet : hôpital
- un personnel qualifié dans la prise en charge de la pathologie : médecins
- un personnel qualifié dans la prise en charge de l’accouchement : sages-femmes
- un personnel qualifié dans la prise en charge des bébés : pédiatres et auxiliaires de puériculture
- du matériel pour juger du bon déroulement du travail : monitoring, perfusions,…
- la possibilité d’intervenir en urgence en cas de complications, avec du matériel et des personnes formé aux pratiques : césariennes, forceps,…
La naissance étant jugé douloureuse, il faut aussi créer des moyens pour soulager la douleur : des antalgiques et des anesthésies sont à disposition à tout moment.
En créant cet environnement, on crée un univers accessible à tout moment pour une femme enceinte qui a besoin d’une prise en charge.
Cependant, cette vision de la naissance entraine un certain nombre d’inconvénients :
- Les mouvements de la femme sont entravés par les divers appareils reliés à elle
- le rythme de son accouchement est perturbé et minuté
- la surveillance est effectuée en partie par des machines, qui peuvent s’avérer stressantes quand elles bipent pour prévenir qu’elles ne captent plus un signal
- L’intimité n’est pas beaucoup respecté : entrées et sorties dans la pièce, lumière, touchers vaginaux
- Les poussées sont dirigées
- le recours à l’épisiotomie est courant
- les déchirures sont fréquentes (car dues aux poussées dirigées bloquées)
Par conséquent, dans ce type de vision de la naissance, qui, rappelons-le, est celle que connait la majorité des femmes dans leur vie, au moins une fois, la femme est dépossédée de son expérience.
En effet, le contrôle de la naissance est laissée aux soignants (sages-femmes et médecins) et aux machines. La douleur est gérée par la médicalisation (péridurale).
La frontière entre respect et violences est assez fine dans ce cas . Le dérapage peut arriver. Jusqu’où peut aller l’interventionnisme médicale une fois que la femme est infantilisée?
Certaines maternités se posent la question, d’autres pas. Je vous recommande de vous renseigner en amont sur la maternité où vous souhaitez accoucher. Voyez comment vous êtes accueillies et écoutées lors de visites médicales de grossesse et faites vous votre propre opinion. Si vous ne le sentez pas, changez !
C’est en prenant en compte vos sensations, en faisant vos choix, et en refusant certains comportements que vous ne cautionnez pas, que les femmes seront respectées et prises en compte lors de leur accouchement.
2. La vision de la naissance physiologique
C’est une vision moins courante en France mais vers laquelle les femmes se tournent souvent après une naissance conventionnelle qui ne leur a pas convenu.
Cette vision repose là encore sur deux principes :
"La naissance est un continuum"
"Le corps de la femme sait accoucher"
Dans cette vision, l’accouchement étant considéré comme un continuum, la phase de travail n’a pas de durée définie. La femme est libre de ses mouvements. Elle peut plonger dans un état de conscience modifiée sans être interrompue par des interventions extérieures. Elle peut accorder sa respiration aux vagues des contractions. Viendra ensuite la naissance du bébé, quand il sera temps pour la mère et pour lui. Tout est mis en place pour que le lieu de l’accouchement soit accueillant et favorise la détente de la femme.
C’est la femme qui « montre » l’avancée du travail par son changement de comportement :
- le rythme des contractions et leur intensité
- sa respiration
- son intériorisation (ne se laisse pas distraire)
- son instinct
- éventuellement des nausées ou vomissements
- les sons qu’elle produit
- la traversée de la phase de désespérance
- la poussée réflexe d’éjection
- l’accueil du nouveau-né
Dans cette vision de la naissance, on fait confiance à la femme et à son corps car on part du postulat que celui-ci sait accoucher. Il a tout ce qu’il faut en lui pour mener l’accouchement de manière optimum et sécurisé.
Par conséquent, dans ce type de vision, c’est la femme qui prend la responsabilité de son accouchement. Elle vit pleinement l’expérience. Les personnes qui l’entourent lui font confiance et la soutiennent. Si quelque chose ne va pas, elle saura le sentir et le dire puisqu’elle est connectée à son instinct, ses sensations et son corps.
Je ne remets pas en question la nécessité d’interventions médicales quand elles sont nécessaires, car cela arrive, et quand la femme le demande ou en a besoin. Mais je remets en question la vision médicale et conventionnelle de la naissance car elle ne me semble pas appropriée au respect de l’accouchement. C’est à dire au respect du processus naturel d’enfanter, au respect du corps de la femme, de ses besoins et de ceux de son bébé. Voir mon article sur l’accouchement respecté ici.