Challenge \"Accoucher sans péri\" : en live du 2 au 6 décembre, pour les mamans qui accouchent entre Janvier et Avril, inscris toi c\'est gratuit ! \"EN SAVOIR PLUS\"
J’ai eu 4 enfants. 4 enfants, 4 accouchements différents, 4 challenges.
Oui, j’ai vécu mes accouchements comme des challenges.
Des challenges avec leur dose de préparation, de questionnement, de stress, de positionnement, d’adaptation, dans le but que tout se passe bien, c’est-à-dire que je vive la naissance dans la joie.
Cela a été chaotique, je vous raconte ?
1. 1er Challenge : 1er accouchement
Après une grossesse classique, avec un suivi gynécologique classique, une préparation à la naissance classique, me voici arrivée à terme, prête à aller accoucher à la maternité. Classique !
Ce à quoi je m’attendais :
Vivre le plus beau jour de ma vie ! De nature optimiste, j’étais persuadée que mon accouchement se passerait bien. Un peu stressée des hôpitaux et interventions médicales (je fais partie de ces gens qui tombent dans les pommes à la vue du sang ou d’une piqûre !), j’avais préparé un projet de naissance stipulant que je voulais essayer d’accoucher sans péridurale. Ce projet, nous l’avons montré rapidement à notre arrivée. Je pense que personne n’y a fait attention.
Ce que j’ai vécu :
Une série d’interventions médicales à commencer par la pose d’une perfusion, antibiotiques, monitoring, rupture de la poche des eaux (alors que tout allait bien). Un accompagnement par une sage-femme qui m’a incitée à prendre la péridurale (comment aurais-je pu la refuser, après qu’elle m’ait percé la poche des eaux et demandé de rester allongée sur le dos en me disant « ça va durer encore longtemps » ?!!)
Des complications dès cette péridurale posée, avec chute de tension, obligation de pousser (en mode « bloquez – poussez » sur un bébé non engagé. Une sortie du bébé avec spatules, des déchirures, une hémorragie, une révision utérine, une suture à n’en plus finir, un transfert (sans ma fille, sans le papa), une embolisation fémorale et un retour 12h plus tard (et j’ai eu de la chance, c’était rapide !).
Ce qu’il me reste :
Un sentiment d’injustice, d’infantilisation et de peur. Jamais je n’aurai imaginé cela. Même sans les complications, cet accouchement je ne l’aurai pas vécu dans mon intégrité. Il est loin le plus beau jour de ma vie !
Le challenge :
Cet accouchement a été un véritable challenge pour avoir pu supporter tout cela sur le coup en se sentant si démunie. Mais le principal challenge vient après : se reconstruire. Faire le deuil de ce qui aurait dû être, reprendre confiance en ses capacités de mère.
2. 2è accouchement : 2è challenge
Après un premier accouchement catastrophique, je change de maternité pour ce 2è bébé. Mais en gros, et en rouge sur la couverture de mon dossier médical figure ma précédente hémorragie.
Ce à quoi je m’attendais :
Ayant eu des complications lors de mon précédent accouchement, j’avais très peur que cela se reproduise. J’avais fait mes propres recherches et avait compris que j’avais été très loin de ce qu’était un accouchement physiologique.
Cette fois-ci je ne voulais plus d’interventions médicales, je voulais qu’on me laisse faire, je voulais un accouchement physiologique. Etant donné mes antécédents, j’avais peur qu’on me propose un accouchement très médicalisé (voir une césarienne programmée !!), le contraire de ce que je souhaitais.
Ce qui s’est passé :
Dans cette maternité, j’ai été accueillie et écoutée. Ici on me recommandait plutôt un accouchement physiologique, ce qui me convenait très bien. On m’a demandé de rédiger un projet de naissance qui a été validé par la sage-femme et le chef de service. On m’a beaucoup rassurée et pris en compte mes ressentis, mes peurs, et mes choix.
Le jour J, j’avais décidé d’aller tard à la maternité pour éviter des examens de routine effectués quand l’accouchement est long.
Finalement, cet accouchement a été rapide (3h), et je n’ai pas eu le temps d’arriver dans la salle d’accouchement ! J’ai donc totalement laissé faire mon corps pour donner naissance à men bébé. Il n’y avait absolument rien d’ordonné comme pour un accouchement classique en maternité. Les sages-femmes se sont ensuite occupées de nous, ont effectué une surveillance. Aucune complication, tout allait pour le mieux.
Ce qu’il me reste :
Un sentiment incroyable d’avoir enfanté mon fils seule. Une puissance indescriptible d’avoir confectionné ce bébé, de l’avoir mis au monde, et de continuer à le faire grandir à 100% grâce à l’allaitement. Mon corps l’avait fait, je savais faire !
Le challenge :
Pour cet accouchement-là, le challenge a été de dépasser mes peurs, de me faire confiance et de trouver un lieu d’accouchement où l’on me comprenait et me soutenait dans les choix.
3. 3è accouchement : 3è challenge
Quatre ans après mon accouchement express devant la maternité, me voici enceinte de mon 3è enfant. Riche de mon expérience et de mes compétences, je décide cette fois-ci d’accoucher à domicile, avec une sage-femme. Celle-ci vient de loin, mais accepte de nous accompagner.
Ce à quoi je m’attendais :
Accoucher tranquillement dans le confort de ma maison, avec mon conjoint et mes enfants. Attendre la sage-femme au rythme des contractions, laisser monter l’intensité et accueillir mon bébé par moi-même. Puis me glisser dans mon lit avec mon tout-petit et dire au revoir à la sage-femme.
Ce qu’il s’est passé :
Le travail a débuté le jour du terme, le stress d’un éventuel déclenchement était donc présent. L’accouchement précédent ayant été rapide, et la sage-femme habitant loin, nous l’avons appelée tôt en début de travail, pour qu’elle arrive à temps. Sauf qu’une fois présente, il s’est avéré que je n’étais qu’en tout début de travail. Alors le stress a continué avec l’idée que maintenant que la sage-femme était là, je devais accoucher, sinon elle allait repartir et ne pas revenir. C’est finalement ce qui est arrivé, après 11h passées à nos côtés, le travail avançant peu, elle nous a demandé de nous rendre à la maternité. L’accouchement s’est poursuivi là-bas, de manière physiologique tout de même.
Ce qu’il me reste :
Un sentiment de déception pour ce projet d’AAD échoué mais un soulagement quand même d’avoir accouché de façon physiologique encore, en laissant faire mon corps, pour que ce gros bébé, à priori mal positionné au départ et qui a mis longtemps à s’engager.
Le challenge :
Accepter ce qui vient et s’adapter à la situation du mieux possible, tout en gardant confiance en mon corps qui sait faire. Puis traverser la déception d’un projet de naissance non réalisé comme il était prévu et rêvé.
4. 4è accouchement : 4è challenge
Un petit dernier pour la route ? Après la naissance de n°3, j’avais très envie d’un 4è enfant, pourtant pas trop envie d’accoucher, mais bon… on oublie !
Cette fois-ci, nous nous sommes dirigés vers un accouchement non assisté, mais je préfère dire accouchement autonome. J’étais aussi inscrite à la maternité en parallèle pour le cas où j’éprouverai le besoin de m’y rendre.
Ce à quoi je m’attendais :
un accouchement libre et autonome, où le rythme de l’accouchement n’aurait pas d’importance. Je pourrais bouger, manger, boire, comme le voulais. Je me voyais accoucher seule, en confiance.
Ce qu’il s’est passé :
Les circonstances autour de l’accouchement n’étaient pas bonnes. Je ne voulais pas accoucher ce jour-là. J’ai donc mis très longtemps à accepter et plonger dans le travail. J’avais mal, je refusais d’y aller. Une fois cette étape passée, tout s’est bien déroulé. Je n’imaginais pas donner naissance dans l’eau et pourtant, une fois dans le bain, je n’ai jamais voulu en sortir. Le soutien de mon mari a été essentiel, nous avons tout géré à deux.
Ce qu’il me reste :
La tempête émotionnelle que j’ai traversée, la satisfaction d’être à notre place dans l’accouchement et le post-natal, en couple, libres et conscients.
Le challenge :
Accepter la responsabilité qui nous incombe dans le choix d’un accouchement autonome. Savoir se questionner et réagir en fonction des évènements traversés et être capable de se réadapter si besoin.
Chacun de mes accouchements a été un challenge. J’y ai appris à dépasser mes peurs, changer de regard sur la naissance, prendre mes responsabilités pour connaître la puissance de l’enfantement libre et autonome. Mon expérience n’est pas un exemple à suivre. Chaque femme, chaque couple, chaque bébé, a sa propre histoire, se projections et sa vision unique. Et à chaque bébé la situation est à requestionner. Il n’y a pas de solution idéale et de modèle à appliquer.
As-tu un challenge à relever pour ton prochain accouchement ?