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En début de confinement, j’ai échangé avec vous sur le coronavirus et la grossesse (voir l’article).
Puis avec les restrictions d’accès des papas aux maternités, je vous ai livré des pistes pour faire face à l’absence des papas pendant l’accouchement (voir l’article).
Aujourd’hui, dans la série « Covid-19 », je continue avec un article sur les impacts de la pandémie pendant la maternité, et en particulier la façon dont cette situation réveille des peurs en nous et pourquoi il est important d’en tenir compte pendant la grossesse.
Cet article, je l’ai écrit après avoir bénéficier d’une formation en cette période de Covid-19, une formation par une sage-femme, Ariane Seccia, spécialiste dans les peurs de la grossesse et de l’accouchement.
Les peurs engendrées par le Covid-19
La situation créée par cette pandémie mondiale est exceptionnelle. Personne n’avait vécu cela auparavant.
Cela engendre des peurs réelles de la situation bien sûr, mais cela réveille aussi des peurs passées, dont nous n’avons pas toujours conscience et qui handicape pourtant notre quotidien.
D’une point de vue réel et concret : il y a d’abord la peur de la maladie en elle-même. La peur de l’attraper, la peur des effets graves, des complications. Et la peur liée au fait que noue ne connaissons pas cette maladie, ses effets à long terme, ses conditions de guérison, et d’aggravation, le fonctionnement de notre système immunitaire face à elle.
Serons-nous immunisés après l’avoir attrapée? Combien de temps?
2. les peurs annexes
La peur de la maladie elle-même n’est pas la seule à prendre en compte dans les impacts du Covid-19 dans nos vies.
Le virus entraine une peur du manque. Nous l’avons vu en début de confinement avec les pénuries de farine ou de papier toilette (!), les rayons de pâtes et de riz dévalisés.
Le fait de devoir rester chez soi, et la fermeture des frontières, a entrainé cette peur de manquer de quelque chose.
Or, quand on est enceinte, que l’on construit un bébé, on n’a pas envie de manquer de quelque chose. Au contraire, on a envie de tout avoir, de s’épanouir pleinement, pas d’être dans la privation.
Le virus entraine aussi des peurs liées à des mémoires collectives.
Tout d’abord les mémoires d’intrusion de territoire. Ce n’est pas anodin si notre Président Mr Macron parle de « guerre » (même si c’est très maladroit !). Le virus ne connait pas de frontière et s’étend à la superficie mondiale. C’est un envahisseur qui vient réveiller nos mémoires de guerre, et contre lequel il nous faudrait donc « lutter ».
Là encore, une femme enceinte n’a pas envie de « lutter », elle veut être protégée, qu’on prenne soin d’elle pour prendre soin de son bébé. C’est pourquoi la réalité est difficile à vivre au quotidien.
Enfin, le confinement a entrainé une peur liée à l’enfermement. Être coupé des relations sociales habituelles tout an étant obligé de supporter celles des personnes avec lesquelles nous sommes confinés ne permet pas d’échappatoire. Les violences conjugales et familiales ont d’ailleurs connues des hausses pendant le confinement.
Pour les femmes enceintes, à cela s’est rajouté l’arrêt des consultations non importantes, et la suppression des préparation à la naissance.
Se retrouver seule face à sa grossesse. Des moyens d’échanger limités avec les professionnels ou tout simplement son entourage a imposé un isolement, parfois mal vécu, sans relais, sans solution.
3. Les conséquences sur la femme enceinte
Une des particularités de la grossesse est que le seuil entre l’inconscient et le conscient se confond.
L’inconscient remonte plus facilement dans le conscient. Alors la femme enceinte peut voir remonter des peurs en elles, sans savoir toujours pourquoi.
Ce sont ce que certaines personnes appellent « les mémoires du passé ». Ce sont des souffrances passées qui se sont inscrites dans la mémoire familiale. Elles remontent à la surface dans des situations qui ressemblent à la situation initiale ayant déclenché la souffrance.
L’objectif de la mémoire du passé est d’être enregistrée, pour se manifester en cas de situations semblables (ou se rapprochant) afin d’éviter que cela ne se reproduise.
Les femmes enceintes y sont particulièrement sensibles. Il est important de les prendre en considération.
Ces peurs ne leur appartiennent pas mais elles sont bien là.
Et qui dit « peurs » ou stress pendant la grossesse, dit « plus de pathologies ». Il est donc important d’y être vigilent, autant par l’entourage de la femme enceinte, que par les soignants ou les accompagnants.
Et ces peurs vont aussi impacter le bébé à venir. C’est pourquoi, même si le virus disparait rapidement, les impacts resteront longtemps.
La situation actuelle et inédite du Covid-19 n’est pas à prendre à la légère dans l’accompagnement des femmes enceintes, que ce soit pendant la grossesse, pendant l’accouchement ou après, pour elles et leurs bébés.
La bonne nouvelle est qu’en avoir conscience c’est déjà avoir le début de la solution. Les accompagnants doivent se libérer de leurs peurs, s’ils en ont, avant de pouvoir aider les autres.
Je vous invite, tous : accompagnants, soignants et famille, à sortir de la peur pour aller dans la joie. Remettre du beau et du bon dans le quotidien des femmes enceintes. Elles en ont besoin.
Le stress et les peurs entrainent une baisse de l’immunité. La joie augmente l’immunité.
Tout est réversible, il faut réveiller cette force là !