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L’histoire de l’accouchement se transforme radicalement en France sous le règne du Roi-Soleil. Tu as certainement vu des films, documentaires ou vidéos de naissance où les femmes enfantent sur le dos ? L’influence de Louis XIV a initié l’accouchement médical tel qu’on le connaît aujourd’hui. Il a profondément modifié la pratique et la vision des naissances. Je t’explique tout dans cet article.
Qu’est-ce que l’accouchement traditionnel avant Louis XIV ? Une affaire de femmes
Avant le XVIIIe siècle, mettre au monde un enfant est un événement réservé à la gent féminine. Les femmes accouchent à domicile, dans un espace familier et quotidien. Chaque mère, en donnant naissance à son enfant, s’inscrit dans une lignée de femmes qui ont enfanté avant elle au même endroit, créant ainsi une continuité et une appartenance à une communauté plus large.
La parturiente est assistée par un entourage exclusivement féminin, avec au centre la matrone, appelée « la femme qui aide » ou la « bonne mère ». Cette sage-femme traditionnelle, souvent plus âgée et disponible, a appris son métier par l’expérience, sans formation académique. Elle est généralement fille ou nièce de matrone et a gagné la confiance des femmes du village après quelques accouchements réussis.
Autour de la matrone, les parentes, amies et voisines, se rassemblent, alertées dès les premières douleurs. Cette sororité constitue un élément sécurisant pour la future mère, particulièrement lors d’une première grossesse. Les « commères » jouent un rôle essentiel. Elles préparent le lit, les linges, le feu et l’eau chaude avant l’arrivée du bébé, puis soutiennent la femme pendant le travail en partageant leurs propres expériences. Après la naissance, elles s’occupent du nouveau-né et aident aux tâches domestiques pendant la période de repos de la nouvelle maman.
À cette époque, la naissance a une forte symbolique religieuse. Les matrones peuvent baptiser les enfants. Les douleurs sont communément acceptées selon le précepte « tu enfanteras dans la douleur » de la Bible.
Comment les femmes accouchaient-elles avant ? Des positions libres et variées
La naissance a généralement lieu dans la pièce la plus utilisée de la maison, souvent la salle à manger. C’est la seule à posséder une cheminée. Avoir chaud est considéré comme essentiel pour la mère et l’enfant, et la pièce est calfeutrée pour maintenir la température et empêcher les « mauvais esprits » d’entrer. Chez les plus pauvres, on accouche fréquemment à l’étable, où les animaux procurent une chaleur régulière.
Les hommes sont généralement tenus à l’écart, à l’exception parfois du père, dont la force peut être utile en cas d’accouchement difficile. Dans certaines régions, le père a pour rôle de recevoir l’enfant dans sa propre chemise, encore chaude de la chaleur de son corps, symbolisant ainsi sa prise en charge de la socialisation de l’enfant dès sa naissance.
Quelle influence Louis XIV a opéré dans l’accouchement ? L’origine de la position dorsale
L’histoire de l’obstétrique connaît un tournant majeur sous le règne de Louis XIV, avec l’introduction de la position sur le dos et l’arrivée des hommes accoucheurs. Le Roi-Soleil manifeste un intérêt certain pour la gynécologie et, selon plusieurs sources, aime assister aux accouchements.
Les accouchements royaux jouent un rôle particulier dans l’établissement des normes obstétricales. Les reines accouchent en public. Cette pratique vise à s’assurer que l’héritier de la couronne, qu’il s’agisse d’un prince ou d’une princesse, ne soit pas échangé à la naissance.
D’après une étude menée par la sociologue Lauren Dundes, ce changement de position est dû à un « caprice pervers » de Louis XIV vis à vis de l’accouchement. Le roi est apparemment frustré de ne pas voir en détail ce qui se passe lors des naissances, car les femmes se tiennent généralement debout ou assises sur un tabouret percé.
Il use alors de son influence pour imposer une nouvelle posture : la position sur le dos, connue aussi sous le nom de position gynécologique ou décubitus dorsal. Cette révolution est officialisée lorsque Louis XIV appelle un chirurgien pour l’accouchement de sa maîtresse, Mme de La Vallière, en 1663. Ce geste royal encourage l’intervention des hommes dans un domaine jusqu’alors réservé aux femmes.
À partir des années 1650, la « mode » de l’accoucheur se répand dans la noblesse et la bourgeoisie, non sans réticences initiales. Les femmes craignent ces chirurgiens qu’elles considèrent plus comme des bouchers que comme des soignants, tandis que les maris redoutent une possible séduction de leurs épouses.
Pourquoi accouche-t-on sur le dos ? Le rôle de François Mauriceau
L’influence de François Mauriceau, médecin contemporain du roi, est déterminante dans la théorisation et la diffusion de la position sur le dos. Dans son ouvrage de 1668, « The Diseases of Women with Child and in Child-Bed », il affirme qu’être allongé est plus confortable pour la parturiente et plus pratique pour l’accoucheur.
Mauriceau partage les conceptions médicales de l’époque qui considèrent la grossesse de la même manière qu’une maladie. Il décrit la grossesse comme une « tumeur du ventre » causée par un enfant. Les accouchements se définissent ainsi intrinsèquement pathologiques et anormaux. Cette vision ne laisse aucune place aux sages-femmes traditionnelles et justifie l’intervention médicale masculine.
Les médecins de cette période suivent ce mouvement, et au XIXe siècle, l’habitude d’accoucher sur le dos est répandue dans toute la France. Cette position s’impose comme la norme dans l’obstétrique savante, les autres positions étant condamnées au nom de la décence, car elles « répugnent à l’humanité ». La femme qui les pratique peut même être comparée à une bête, selon certains médecins de l’époque.
Comment les naissances ont-elles progressivement été médicalisées ? L’accouchement au 18e siècle
À partir de 1760, le pouvoir royal lance une grande campagne de formation. Les matrones de campagne deviennent des sages-femmes avec des premières compétences médicales. Mme du Coudray, maîtresse sage-femme éduquée à l’Hôtel-Dieu de Paris, instaure des cours itinérants dans toute la France de 1759 à 1783. En quarante ans, environ dix à douze mille sages-femmes sont instruites par deux cents accoucheurs-démonstrateurs.
Contrairement aux anciennes matrones choisies par les femmes du village, ces nouvelles sages-femmes, formées à la ville, ne sont plus aussi proches des patientes qu’elles assistent. À partir de 1803, leur formation s’améliore avec l’obligation de suivre des cours théoriques dans les facultés de médecine ou les hôpitaux. En 1894, cette formation est renforcée et portée à deux ans.
L’accoucheur réussit de même à s’imposer grâce à de nouveaux outils, notamment les forceps, mis au point conjointement en France et en Angleterre à la fin du XVIIe siècle. Ces instruments deviennent le privilège exclusif des hommes, médecins ou chirurgiens. Les sages-femmes n’ont pas le droit de s’en servir. Grâce à la pratique instrumentale, l’accouchement cesse d’apparaître comme un acte naturel pour évoluer en acte médical nécessitant l’intervention d’un professionnel masculin.
Quelles ont été les conséquences de cette révolution ? L’influence durable des pratiques actuelles de naissance
La révolution obstétricale initiée sous Louis XIV pour l’accouchement a des répercussions durables, observées encore aujourd’hui. La position sur le dos, imposée initialement pour satisfaire la curiosité du Roi-Soleil, devient la position standard dans les salles de naissance, bien qu’elle soit reconnue comme moins adaptée physiologiquement.
Cette médicalisation transforme l’accouchement d’un événement naturel et communautaire en un acte médical. Si les avancées en matière de santé permettent de réduire la mortalité maternelle, les femmes perdent progressivement leur autonomie dans le processus d’accouchement. Elles deviennent, à leur insu, dépendantes des médecins et de leurs technologies.
L’introduction de l’anesthésie obstétricale au XIXe siècle en est le parfait exemple. Les sages-femmes ne sont pas autorisées à administrer des analgésiques (opium, morphine, éther ou chloroforme) : c’est le seul apanage des médecins. En voulant s’affranchir de la douleur via l’anesthésie, les femmes accouchent de plus en plus à l’hôpital. Cela a pour effet d’isoler les futures mères, les éloignant de l’entourage et de l’expérience sororale des femmes de leur village.
Aujourd’hui, on observe un retour vers des positions libres (à quatre pattes, debout, accroupie ou sur le côté) qui soulagent la femme pendant le travail. Les avancées médicales pour atténuer la douleur font cependant perdurer la norme de la position sur le dos, alors même que cette position est de plus en plus reconnue comme inappropriée pour faciliter l’accouchement.
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