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Il y a eu un évènement dans ma vie qui a tout changé : mon premier accouchement. Ce premier accouchement a été une véritable épreuve. Je m’attendais à accueillir ma fille dans la joie, et je l’ai vécu dans les larmes et la peur.
Ce qui devait être le plus beau jour de ma vie en a été le pire. J’ai mis des mois, pour commencer à remonter la pente, j’y ai travaillé des années, pas après pas, marche après marche…
La suite de ma vie s’est bâtie à partir de cette épreuve… et aujourd’hui je continue… encore… pour aider les femmes… je suis inarrêtable !
1. Un premier accouchement traumatisant
Avant d’avoir des enfants, j’étais une jeune femme intelligente (!) mais très « obéissante ». J’avais l’habiture de faire ce que l’on me disait de faire, pour ne pas faire de vagues, pour que tout se passe bien : une « bonne élève » quoi !
Alors quand je suis tombée enceinte, j’ai suivi toutes les recommandations que l’on me faisait. Fini les fromages au lait cru et les barbecues. J’ai effectué mes rendez-vous médicaux et mes analyses tous les mois. Et quand je suis arrivée à la maternité, je me suis laissée diriger par la sage-femme.
Pose de perfusion,
antibiotiques,
rupture de la poche des eaux,
position sur le dos,
péridurale,
poussée sur demande.
Je pensais qu’elle savait ce qu’il fallait faire pour que l’accouchement se passe bien. Je m’appliquais à sauivre ses instructions.
Mais rien ne s'est passé comme prévu.
C’est finalement aux forceps que ma fille a été sortie. J’ai subi une épisiotomie. On m’a recousu… longtemps.
On m’a dit de me taire.
Les violences obstétricales, je les ai connues.
Ensuite, j’ai été transféré dans un autre hôpital , pour une hémorragie qu’ils n’arrivaient pas à arrêter.
Je me suis retrouvée, seule, sur un brancard, sans mon conjoint, sans ma fille, sans savoir ce qu’il m’arrivait vraiment.
Là-bas aussi, un medecin m’a ordonné de me tenir tranquille et de ne pas poser de questions.
Encore des violences.
Je suis revenue dans la maternité dont j’étais partie, 12h plus tard. J’ai revu ma fille 14h après mon départ. Je n’ai pas eu de moment seule avec elle et son papa pour faire connaissance.
Je n’avais pas le droit de bouger au début. Je ne pouvais donc pas m’occuper de ma bébé. Quand j’ai pu me lever, grand désarroi : je ne savais pas m’occuper d’elle.
Puis on m’a dit de quitter la maternité, c’était le retour à la maison, j’étais perdue, complètement. JE me sentais incapable de faire ce qu’il fallait pour ma fille. J’ai fait comme j’ai pu. J’ai beaucoup pleuré, longtemps, plusieurs mois.
Je ne savais pas que c’était une dépression post-natale.
Je ne savais pas que c'était une dépression post-natale.
2. Prise de conscience
Après cette épreuve, nous ne savions pas si nous voulions un prochain enfant. C’était effrayant de penser à comment se passait un accouchement.
J’ai commencé à prendre conscience que ce que j’avais vécu n’était pas normal quand j’ai rencontré des personnes qui ont reconnu ma souffrance et le caractère anormal de ce que j’ai vécu. Ma fille avait un an. Cette prise de conscience m’a fait sortir de la culpabilité.
J’ai commencé à me poser des questions, parce que moi aussi je sentais au fond de moi que ne n’était pas de ma faute, que ce n’était pas mon corps qui était défaillant, que le problème venait d’ailleurs.
A commencé une longue période de recherches pour répondre à mes questions.
Pourquoi cela s’est passé comme cela?
Quels sont les facteurs favorisant l’hémorragie?
Comment l’éviter?
J’avais besoin de comprendre pour me guérir, mais aussi pour me projeter sur un prochain accouchement.
Finalement la réponse était simple : j’ai pris conscience que mon corps n’avait pas supporté les différentes interventions médicales qui se sont enchainées. Je m’étais conditionnée mentalement à les vivre. Mon corps, lui, non. Il n’était pas d’accord. Il a « saigné », pleuré? Il ne pouvait plus, c’était trop. Trop d’obligations, trop de contraintes, trop de difficultés à surmonter.
Ce dont il avait besoin, ce dont j’avais besoin, ce qui revenaient toujours dans mes lectures et mes discussions, c’était :
Le respect de la physiologie
3. Rester focus sur ce qui est important
L’accouchement physiologique était-il ce qui m’avait manqué? Il paraissait évident que oui.
Quand je suis tombée enceinte de mon 2è enfant, j’ai décidé que je ne voulais plus subir d’actes, et encore moins de violences.
Je ne voulais plus aller à l’hôpital, mais en même temps j’avais peur d’accoucher chez moi : et si je me trompais? Et si c’était mon corps qui était défaillant?
J’ai changé de maternité. Dans celle-ci on m’encourageait à avoir un accouchement physiologique. Mon projet de naissance a été approuvé. Je savais où je mettais les pieds. Je savais ce que je voulais et ce que je ne voulais pas. J’étais déterminée à me faire respecter, mon conjoint me soutenait.
Cette naissance fut magique. Ce n’était pas prévu mais nous nous sommes retrouvés tous les deux, mon chéri et moi, à accueillir notre fils. L’accouchement fut rapide. Nous avons agit comme cela nous est venu, sans injonction ou bienséance à suivre.
Ce qui est important c'est de faire confiance à son corps et à son instinct.
Se laisser guider par ses sensations. Le corps des femmes est prévu pour accoucher. La femme est capable de passer le vortex de la la naissance et d’en ressortir grandie.
J’ai ensuite vécu deux autres accouchements, physiologique, sans péridurale. Tout est tellement différent quand on vit les choses en confiance. j’ai eu parfois du mal à lâcher-prise, j’ai besoin d’être bien entourée dans ces moments-là. Peu entourée mais avec qualité.
Ce qui m’a permis de surmonter l’épreuve de mon 1er accouchement , c’est ma détermination! J’ai cherché et appris jusqu’à trouver ma vérité et le chemin qui me convenait.
J’aurai pu laisser tomber et décider de ne plus avoir d’enfant, tellement cela avait été difficile. Au contraire, je me suis investie à fond. Aujourd’hui je veux continuer. Non! Pas à avoir des enfants (!), mais à transmettre ce que j’ai appris sur la naissance.
Toutes les femmes ont le droit de connaître la puissance de l’enfantement. La violence autour de l’accouchement doit disparaître. Je suis Inarrêtable !
As-tu vécu un accouchement qui s’est mal passé?
Si oui, n’hésites pas à venir m’en parler, ici. C’est avec un immense respect que j’accueillerai ton témoignage.