Être actrice de son accouchement

Être actrice lors d’un accouchement n’est pas jouer un rôle d’acteur.

Que ce soit pendant votre grossesse, votre accouchement ou en post-natal, ou pour toute décision de vos choix de vie, vous n’êtes pas là pour exécuter ce que l’on attend de vous sans en être d’accord.

Lors de la grossesse, aucune visite ou examen n’est obligatoire, vous pouvez choisir ceux qui vous conviennent et dont vous avez besoin.

Lors de l’accouchement, aucun acte ne peut vous être imposé sans votre consentement, sauf si vous êtes inconscient ou en incapacité de prendre une décision.

En post-natal, vous restez décisionnaire des soins apportés à votre bébé et à vous-même.

Et pourtant… même si la loi prévoit les choses comme cela (loi Kouchner de 2002) … ce n’est pas facile d’y accéder en réalité.

Moi-même, pendant ma première grossesse, j’ai joué un rôle du début à la fin. Je suis allée aux rendez-vous médicaux et accepté des actes dont je ne voulais pas.

Pour mon accouchement je me suis conformée à toutes les directives que l’on m’a données : monitoring, rupture de la poche des eaux, prise d’antibiotiques, rester allongée sur le dos, prendre la péridurale, pousser sur demande, expression abdominale…

Et avec mon bébé : j’ai essayé de suivre toutes les consignes (parfois contradictoires !) que l’on me donnait : ne pas dormir avec mon bébé, prendre le bain de telle façon, allaiter comme cela, compléter au biberon…

Oui, j’ai vraiment joué le rôle d’une actrice, celle de la maman « conforme », ce que l’on attendait de moi…

Je l’ai fait car je pensais que ces professionnels là savaient mieux que moi. Je l’ai fait par amour pour mon bébé, car quand on devient maman, on veut faire les choses le plus parfaitement possibles. Quoi de plus rationnel que d’écouter « ceux qui savent » ?

Serait-ce plutôt « ceux que l’on croit qu’ils savent » ? Et qui le croient eux même d’ailleurs !