Péridurale et brèche de la dure-mère

Cette femme de 40 ans, le jour de l’accouchement, suite à une péridurale mal dosée, a fini handicapée (à 97%, donc totalement) et mise dans un coma artificiel. 

 

Lire l’article (tu n’es pas obligée si tu n’en as pas envie actuellement).

 

C’est atroce, et je sais bien qu’un tel évènement peut vraiment te faire peur si tu accouches bientôt.

 

Alors reprenons un peu : les complications aussi graves pour une pose de péri sont extrêmement rares. 

 

Par contre c’est vrai… la péri n’est pas synonyme de 0 risques. Comme pour toute prise de médication, il y a des effets. 

Et souvent à la consultation anesthésiste on ne vous en parle pas. 

 

Les complications dues à la péri peuvent être directes : 

 

Baisse de la pression artérielle (hypotension) : celui-la je l’ai eu!

Brèches de la dure mère (entrainant des céphalées, maux de tête qui peuvent durer plusieurs jours)

Douleur ou inconfort au site d’injection, parfois plusieurs jours ou semaines.

Prurit (démangeaisons)

Fièvre

Nausées ou vomissements

Complications neurologiques graves (très rares)

 

 

Les complications peuvent aussi être indirectes : 

 

La baisse de la pression artérielle peut affecter l’apport sanguin au bébé, avec détresse fœtale.

Difficulté à uriner, d’où la pose d’une sonde urinaire quasi systématique.

Ralentissement de l’accouchement

Sensations de poussées amoindries voir inexistantes (et donc plus d’utilisation d’instruments)

Rétention urinaire prolongée (rare)

 

 

Dans le cas de cette maman, il y a eu une brèche de la dure-mère au moment de l’anesthésie. Et ensuite, d’après les articles, cela a été très mal géré par l’équipe, ce qui a conduit à un drame.

 

 

C’est quand l’aiguille perce accidentellement la dure-mère (membrane entourant la moelle épinière). Cela peut provoquer une fuite de liquide céphalo-rachidien, entraînant des maux de tête intenses, qui peuvent durer plusieurs jours, et nécessite parfois une opération dans les suites de couches pour aller colmater la brèche.

 

Aujourd’hui on estime à 1% de brèche de la dure-mère lors des accouchements. MAIS c’est parce que ne sont comptabilisé dans ces 1% que les brèches qui ont nécessité l’opération au Blood Patch derrière pour la colmater. 

 

En fait ces brèches sont bien plus fréquentes, et ne sont pas comptabilisé. Quand une femme a mal à la tête dans les jours qui suivent l’accouchement, il s’agit sans doute d’une brèche due à la péridurale. Mais si la douleur n’est pas trop contraignante, on attend que cela passe tout seul, et on ne la comptabilise pas dans les statistiques.

 

 

Ici il y a donc eu erreur médicale, c’est triste, mais ça arrive… 

 

Souvent dans les médias on voit tout de suite toutes les complications dès qu’un accouchement à domicile se passe mal. Montrant du doigt que l’accouchement à domicile est dangereux. 

 

En fait, il y a bien plus de problématiques à l’hôpital. Ce qui est normal aussi, ils gèrent bien plus d’accouchements et de problématiques. Sauf qu’on en parle généralement pas… comme si c’était normal, pas grave…

 

Et pourtant est ce la faute de l’hôpital? de l’équipe? de ce stagiaire anesthésiste?

Je ne sais pas…

 

Toujours est-il que suite à cet évènement ultra médiatisé cela ne va certainement pas faire de la pub pour cette maternité.

 

Et pourtant… cette maternité… une des mamans que j’ai accompagnée y a accouché…

Et c’est l’une des maternités les plus respectueuses et ouvertes que j’ai pu voir dans mes accompagnements…

 

Comme quoi…

 

Faut pas se focaliser sur 1 évènement, il faut regarder la situation, son contexte. Et oui dans les maternités il y a des drames. Il y a aussi des choses magnifiques. 

 

Je voulais terminer sur cette touche positive pour vous dire de continuer de croire en vos projets, quels qu’ils soient. 

 

Je suis en totale empathie avec cette famille, détruite. 3 enfants qui n’auront pas de mère. Un conjoint qui doit être complètement dévasté…

 

Mais la vie continue, elle est là, en toi… Et tu peux accomplir de belles choses. Ne te laisse pas envahir par la peur, crois en toi, tu en es capable. 

 

Tu trouveras ci-joint le témoignage en podcast de Marie, qui a eu une brèche de la dure-mère… parce que ce sujet on n’en parle pas assez.