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Savais-tu qu’en France, 1 accouchement sur 4 est déclenché artificiellement ?
La Haute Autorité de Santé (HAS) définit le déclenchement d’accouchement comme la provocation des contractions de l’utérus pour faire démarrer le travail. Autrement dit : la naissance.
Dans cet article, je t’explique pourquoi l’équipe médicale impulse la mise au monde des bébés et te livre les informations nécessaires pour prendre une décision en toute conscience.
Le déclenchement d’accouchement : dans quelles situations et à quel moment ?
Le personnel soignant peut envisager de commencer artificiellement le travail dans différents contextes :
- Une pathologie ou une indication médicale : la santé du bébé ou de la maman est dégradée.2.
- Le dépassement de terme : la gestation se prolonge au-delà de la date prévue d’accouchement (DPA) inscrite dans le dossier de la femme enceinte (voir le sujet « comment calculer la durée de la grossesse ? » pour la définition de la DPA).
- La fissure ou rupture prématurée de la poche des eaux.
- Des situations particulières non pathologiques : le poids du bébé ou une grossesse gémellaire par exemple…
Dans son document sur le déclenchement, la HAS indique qu’un déclenchement a lieu à la 39e semaine de grossesse, soit à la toute fin. En tant que doula, j’observe que les déclenchements peuvent être provoqués à partir de la 37e semaine de grossesse. Le col de l’utérus peut être fermé ou commencer à se ramollir et à s’ouvrir.
Si la santé de la mère ou de l’enfant est jugée préoccupante, le déclenchement peut être justifié et avoir lieu plus tôt qu’en fin de grossesse. On parle alors de déclenchement pour indication médicale.
Si le terme est dépassé, une surveillance est proposée à la maman pour savoir si le bébé et elle vont bien. Il y aura une échographie et un monitoring au minimum. L’examen a lieu tous les 2 jours et si tout est ok, il est tout à fait possible d’attendre. Généralement, la grossesse est prolongée d’au moins 6 jours avant de faire naître artificiellement le bébé.
Si la poche des eaux se fissure, le personnel soignant considère que les risques suivants augmentent : perte de liquide amniotique et perméabilité des bactéries du corps de la maman vers le bébé donc risque d’infection. Le bébé peut tomber malade car il n’est plus protégé par la poche des eaux. On administre des antibiotiques à la femme enceinte en prévention et on attend 2 jours avant de lancer le travail.
Quand la future mère souffre de diabète gestationnel, le nourrisson peut grossir plus que de coutume (le fameux risque du « gros bébé » ou macrosomie). Je vous invite à découvrir mon avis de doula en vidéo sur cette situation. J’évoque aussi le dépassement de terme. Cet avis n’engage que moi.
Toute personne prend les décisions concernant sa santé avec les informations et préconisations du personnel médical : c’est inscrit dans le code de la santé publique. En tant que future maman, il est important de connaître ses droits pour se sentir confiante et défendre ses préférences et ses besoins pendant le travail et la naissance.
Quelle que soit la situation de ta grossesse, je vous invite, ton coparent et toi, à discuter avec l’équipe soignante pour savoir pourquoi on te propose un déclenchement et quelle méthode est utilisée. Pose toutes les questions que tu as en tête et exprime tes préoccupations. Garde à l’esprit que certaines maternités peuvent provoquer un accouchement pour mieux gérer l’établissement (planning surchargé ou manque de personnel). C’est important de rester vigilant sur ce point.
Si le déclenchement te semble injustifié, tu as le droit de le refuser.
Tu peux discuter avec ton obstétricien ou ta sage-femme des alternatives disponibles et des meilleures options pour ton bébé et toi.
Les méthodes médicales pour provoquer une naissance : tampon, ocytocine, ballonnet et décollement des membranes
Il existe 2 types de méthodes pour déclencher un accouchement : la méthode hormonale et la méthode mécanique.
La méthode hormonale vise à utiliser des hormones de synthèse pour remplacer celles que le corps utilise naturellement pendant l’accouchement. On dépose dans le corps un concentré artificiel pour favoriser la maturité du col et les contractions de l’utérus.
C’est le cas du tampon de prostaglandines ou de la perfusion d’ocytocine.
Le tampon est inséré dans le vagin : il contient un gel qui aide le col à se ramollir et provoque des contractions. L’ocytocine est l’hormone maîtresse pour accoucher. Elle est injectée par voie intraveineuse pour déclencher le travail ou pour l’accélérer.
La méthode mécanique est la réalisation de gestes physiques invasifs pour démarrer le processus de la naissance.
Le ballonnet est un tuyau souple avec une bulle au bout. L’ensemble est inséré dans le vagin. Le ballon est ensuite gonflé de sérum physiologique, via le tuyau. L’objectif est double : décoller les membranes pour favoriser la sécrétion de prostaglandine et exercer une pression sur le col de l’utérus pour l’aider à s’ouvrir. C’est une méthode qu’un couple peut demander pour éviter un déclenchement hormonal.
Le décollement des membranes est réalisé lors d’un toucher vaginal. Un doigt est introduit à l’intérieur de la vulve pour écarter la paroi de la poche des eaux du col de l’utérus. Ce geste dure une trentaine de secondes. Il est circulaire, à 360°. Il peut être ressenti comme désagréable, voire douloureux, et provoquer des saignements. Le but est le même qu’avec le ballonnet.
À noter : un accouchement physiologique est progressif. Il survient lorsque le bébé est prêt à naître. La libération des hormones se fait par palier. Peu à peu, la femme s’habitue à la douleur des contractions et surfe sur ces vagues. Provoquer une naissance, c’est la médicaliser avant même qu’elle ait commencé.
Les méthodes mécaniques envoient des signaux au corps. La physiologie de l’accouchement est presque respectée ici, les sécrétions hormonales se déroulent naturellement. Mais il se peut que cela ne suive pas, et qu’il faille enchaîner sur les méthodes hormonales.
Les méthodes hormonales contrebalancent la physiologie. Le corps reçoit une quantité notable de produit d’un seul coup. Les contractions peuvent alors être plus fortes dès le début, ce qui est moins supportable pour la maman qu’un enfantement naturel, pas à pas.
Le temps d’accouchement varie. Il peut être plus rapide mais il est souvent plus long avec une naissance induite, puisque le moment n’a pas été choisi par le bébé et la mère et que le corps n’est pas prêt.
La gestion de l’accouchement quand il est déclenché : les témoignages des mamans de Naissance Non Violente
Pour avoir accompagné plus de 150 mamans, je sais bien qu’il est extrêmement difficile de résister à la pression du corps médical. Plus les jours passent, plus elle devient lourde, pesante et stressante.
Les mères finissent généralement par accepter le déclenchement, même s’il n’est pas médicalement justifié. Ce n’est pas de leur faute. Gagner du temps et le repousser le plus possible est la première étape.
Si le déclenchement arrive, je conseille, dans ce cas, de le voir comme un outil. Une aide pour accueillir son bébé dans ses bras.
J’ai déjà accompagné des mamans qui ont eu un déclenchement et qui ont réussi à accoucher sans péri ! C’est le cas de Lucile, et aussi de C.
L’accouchement de Lucile a été provoqué par une pose de ballonnets. Elle a réussi à rester actrice de son travail et a donné naissance à Camille sans péridurale !
Quant à C, l’équipe médicale a posé un tampon de prostaglandines pour lancer son accouchement. Dans son témoignage, elle raconte comment elle a géré son aventure en maternité. Sans péridurale prise !
Je te recommande aussi les épisodes 34 avec Lucille et 59 avec Mégane, de mon podcast « Histoires d’accouchements ». Ces récits t’aideront à visualiser concrètement comment se passe un accouchement déclenché et quels sont les ressentis au niveau de la douleur.
Le déclenchement d’accouchement est un sujet délicat. Je le répète souvent : la femme enceinte, connectée à son corps et à son bébé, sent s’il y a un problème et sait si tout va bien. Dans mes accompagnements de doula, je ne décide pour personne d’accepter ou non une proposition pour induire une naissance.
C’est toi, la future mère, qui est l’actrice de ta grossesse. Je suis là pour en parler avec ton coparent et toi, puis pour vous soutenir, quel que soit votre choix.
Sources :
Haute Autorité de Santé (HAS) : fiche d’information sur le déclenchement (2023)
Organisation mondiale de la santé (OMS) : recommandations dans le cadre du déclenchement d’accouchement (en anglais)
Fondation des Femmes : guide juridique pour l’accouchement « Mes droits, mes choix »
Se faire accompagner avec mon atelier déclenchement
Un atelier de 2h accessible immédiatement qui répond à toutes tes questions sur les types de déclenchements, et comment rester au plus près de la physiologie.