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Tu te poses encore des questions sur l’accouchement sans péridurale ?
Mais tu sais déjà que tu veux allaiter ton bébé.
Ce que peu de mamans savent, c’est que le recours à la péridurale — et plus généralement l’accouchement médicalisé — peut compliquer la mise en route de l’allaitement.
En réalité, l’accouchement naturel ou physiologique augmente fortement tes chances d’allaiter sereinement dès les premières heures.
Comment ? En favorisant la production des bonnes hormones, comme l’ocytocine.
Mais aussi en limitant certaines interventions qui perturbent l’instinct du bébé et la confiance de la maman.
Alors, quelles sont ces pratiques à connaître pour démarrer ton allaitement du bon pied ? Ensemble, découvrons les secrets d’un accouchement naturel qui fera toute la différence pour toi et ton bébé, sur la suite du post-partum.
Cet article, divisé en 2 parties, a été rédigé par Marie-Line, fondatrice du blog « J’allaite au Naturel ».

Les hormones sécrétées lors d’un accouchement naturel : ton meilleur allié pour allaiter dès les premières heures
La prolactine et l’ocytocine libérées à la naissance : des hormones proallaitement
Lorsque tu accouches, ton corps libère un ensemble d’hormones qui sont essentielles pour préparer l’allaitement. Les deux plus importantes sont :
- la prolactine. C’est l’hormone responsable de la production de lait.
- Et l’ocytocine : souvent appelée « hormone de l’amour et de l’attachement », elle aide à expulser le lait pour que ton bébé puisse téter.
Ces 2 hormones travaillent ensemble pour que l’allaitement commence dès la naissance.
Or, l’ocytocine est parfois appelée « hormone timide », car sa sécrétion est facilement perturbée par des facteurs extérieurs, comme la peur, le bruit, la lumière vive, ou même le fait de se sentir observée. C’est pourquoi un accouchement naturel, qui se passe, par définition, dans un environnement calme et sécurisé, permet d’obtenir les conditions optimales pour une production de ces hormones. Ainsi, cela garantit ainsi un bon départ pour l’allaitement.
L’accouchement physiologique vécu dans l’intimité : un jeu hormonal au summum
Pendant le travail de l’accouchement, le corps sécrète également des endorphines. Ces hormones vont agir comme des antidouleurs naturels. Elles te permettent de te détendre entre les contractions.
À l’opposé, le corps peut produire des catécholamines (adrénaline et noradrénaline). Ces hormones sont habituellement sécrétées en réponse au stress, comme la peur ou l’anxiété.
Pendant la première phase du travail, un taux élevé de catécholamines peut ralentir le travail, car cela va inhiber la sécrétion d’ocytocine et bloquer les effets apaisants des endorphines.
Vers la fin du travail, cependant, ces hormones aident à expulser le bébé plus rapidement. Après la naissance, le niveau de catécholamines doit baisser pour laisser place à l’ocytocine. Celle-ci va favoriser l’attachement et le bon démarrage de l’allaitement.
C’est la magie de l’accouchement physiologique !
Le cocktail hormonal déclenché par l’accouchement : un subtil et fragile équilibre
Cet équilibre entre les différentes hormones est essentiel, mais fragile.
Il peut être perturbé, notamment par des interventions médicales lors d’un accouchement médicalisé. Même celles qui semblent anodines, comme le toucher vaginal. Du coup, cela peut retarder la montée de lait. Résultat : les premières tétées apparaissent plus difficiles.
En choisissant un accouchement naturel, tu mets toutes les chances de ton côté pour bien démarrer l’allaitement de manière sereine et efficace. Quand ton corps fonctionne comme la nature a prévu, tout se met en place tranquillement : les tétées, la montée de lait et l’attachement avec ton bébé.

Les 3 clés d’un allaitement après accouchement réussi : le contact peau à peau, l’instinct du nouveau-né et la tétée de bienvenue
Le peau à peau et l’accouchement naturel : le duo gagnant pour l’allaitement
Dès que ton bébé vient au monde, le contact peau à peau est le premier cadeau à lui offrir ! Après l’émotion et les efforts de l’accouchement, rien de plus reposant que le peau à peau maman/bébé.
Il s’agit de poser ton bébé directement sur ta poitrine, en contact direct avec ta peau. Longtemps. Ce contact étroit crée une connexion puissante avec ton bébé. C’est un geste essentiel, souvent négligé ou abrégé à tort, à la maternité. Pourtant, c’est ce qui aide fondamentalement à mettre en route l’allaitement.
Pourquoi ? Tout simplement parce que ce contact étroit stimule aussi la production d’ocytocine, l’hormone de l’amour et de l’attachement, dont on a déjà parlé. Or, cette hormone aide à activer l’éjection du lait lors d’une tétée. Cerise sur le gâteau, grâce à son effet calmant et apaisant, l’ocytocine aide à te détendre.
C’est un cercle vertueux : plus tu es détendue, plus ton corps produit de lait, et plus ton bébé est apaisé et prêt à téter.
L’instinct primitif du nouveau-né : l’impact immédiat du peau à peau pour ce réflexe bébé
Ton bébé naît avec un instinct pour trouver le sein et commencer à téter. En le laissant sur toi, en peau à peau, tu lui donnes l’opportunité d’utiliser cet instinct. Mais ce n’est pas tout. Une étude mentionnée par Ransjö-Arvidson et al. explique que les bébés qui bénéficient du peau à peau immédiatement après la naissance sont plus aptes à bien téter et à maintenir une température corporelle stable [1].
Une autre étude menée par Brimdyr et al. a démontré que les bébés placés en peau à peau durant la première heure après la naissance montrent un comportement de succion plus efficace [2].
Les chercheurs ont prouvé que des procédures pourtant indolores, comme peser, mesurer ou baigner le nouveau-né interfèrent avec ces comportements innés. [3]
C’est confirmé par les nombreuses observations empiriques de Suzanne Colson. C’est pourquoi il est si important de laisser ton bébé profiter de ce moment, sans chercher à intervenir.
La tétée de bienvenue : la magie d’un instant hors du temps pour la mère et son bébé
Ce premier contact se vit dans l’heure qui suit la naissance, un moment que l’on appelle souvent l’heure dorée. Ton bébé est alors très éveillé, attentif, et prêt à rencontrer le monde… et ton sein. C’est une période précieuse, où tout se joue en douceur : l’allaitement peut démarrer naturellement, et le lien entre vous deux se tisse profondément.
Comment ça se passe, concrètement ?
Il suffit simplement de poser ton bébé sur ton ventre, peau contre peau. Laisse-le tranquille, sans chercher à guider ses gestes. Grâce à ses réflexes innés, il va commencer à explorer. Tu verras peut-être ses petites mains qui s’agitent, sa tête qui bouge, sa bouche qui s’ouvre, ou encore des petits sons qu’il émet. Il peut lécher ses lèvres, sentir ton odeur, et doucement ramper jusqu’à ton sein.
C’est un vrai ballet instinctif. Ton bébé sait faire. Il va trouver ton mamelon tout seul et, au bon moment, commencer à téter. Ce n’est pas magique, c’est biologique. Et c’est souvent très émouvant.
L’important, c’est de lui laisser le temps. Il n’y a pas de bonne façon ou de timing parfait. Ce qui compte, c’est que toi et ton bébé soyez ensemble, tranquilles, sans pression. Suivez votre rythme. Faites-vous confiance. Vous vous guidez mutuellement.
C’est vraiment quelque chose que je t’encourage à vivre, sans pression, avec douceur.
En offrant à ton bébé ce contact direct dès la naissance, tu fais le premier pas vers un allaitement réussi, en lui donnant tout ce dont il a besoin pour bien commencer sa vie en dehors de ton ventre.
Insiste pour que ton bébé reste près de toi, 24 heures sur 24 !
Pour aller plus loin, lis l’article pour bien préparer la tétée de bienvenue.
Les antidouleurs et perfusions juste après l’accouchement : des freins insoupçonnés pour démarrer ton allaitement
Pourquoi la péridurale peut-elle freiner ton allaitement ?
Une intervention courante pendant l’accouchement médicalisé est la péridurale. Si elle permet de soulager la douleur du travail, elle a des répercussions sur l’allaitement.
En effet, les médicaments utilisés dans la péridurale peuvent rendre ton bébé somnolent. Et donc, il va être moins réactif. Il va être moins capable de bien téter dès la naissance.
Une étude montre que les bébés nés après une péridurale sont souvent plus amorphes. Certains se désintéressent même du sein ! [5]. Par conséquent, tu te doutes bien que le démarrage de l’allaitement est plus difficile.
Quand on sait qu’en France, la moitié des femmes qui veulent accoucher sans péridurale finissent par la prendre en cours d’accouchement (source : enquête nationale périnatale 2010 de l’INSERM), il est donc important de prévoir un soutien supplémentaire pour la mise en route de l’allaitement.
Quels sont les effets étonnants et méconnus des perfusions sur l’allaitement ?
Lors de l’accouchement, il arrive souvent que des perfusions intraveineuses soient administrées, surtout si tu reçois une péridurale. Ces perfusions servent à maintenir ta tension artérielle stable, mais elles peuvent avoir des effets secondaires inattendus. En effet, quand une grande quantité de liquide est introduite dans ton corps, cela peut provoquer un gonflement, y compris au niveau de tes seins, et en particulier des mamelons et des aréoles.
Or, ce gonflement peut rendre la prise du sein plus difficile pour ton bébé. Il peut avoir du mal à bien attraper le sein, ce qui complique la tétée et peut même causer des douleurs pour toi. En outre, si ton bébé reçoit aussi ces liquides pendant l’accouchement, cela peut fausser son poids de naissance. Par conséquent, il pourrait sembler perdre beaucoup de poids dans les jours suivants, ce qui inquiète bien souvent le personnel médical.
Selon une étude de Noel-Weiss et al., les bébés de mères ayant reçu de grandes quantités de liquides par perfusion sont davantage susceptibles de perdre plus de 10 % de leur poids de naissance [4]. Cette perte de poids conduit fréquemment à une supplémentation.
Bien souvent, les compléments sont donnés au biberon, ce qui complique l’allaitement maternel. Sans compter le message négatif et le stress envoyés à la maman. Dans ce cas très précis, ces compléments ne sont pas réellement nécessaires.
Comment les narcotiques injectés lors d’un accouchement médicalisé compliquent-ils l’allaitement ?
La mépéridine (ou péthidine) est un narcotique injecté par voie intramusculaire. C’est une alternative à la péridurale. Il est utilisé dans les maternités pour lutter contre la douleur. Malheureusement, il traverse la barrière placentaire et atteint le bébé en seulement 2 minutes.
Selon une étude suédoise, plus de la moitié des bébés étaient encore trop sédatés pour pouvoir téter, 20 minutes après la naissance chez les mamans qui ont reçu de la mépéridine ou de la péthidine, pendant le travail.
Le stadolⓇ et le nubainⓇ, qui sont également d’autres narcotiques fréquemment utilisés, entraînent également des difficultés d’allaitement, selon une autre étude [6].
Tu l’as compris, ces injections ne sont pas à prendre à la légère.
L’ocytocine de synthèse et la rétention placentaire : quand l’allaitement trébuche après un accouchement médicalisé
L’ocytocine de synthèse : une entrave au processus inné d’allaitement
Pour déclencher les contractions ou accélérer le travail, les mères enceintes reçoivent souvent de l’ocytocine de synthèse. Appelée « syntocinon », elle peut perturber le fonctionnement naturel de ton corps.
Tout d’abord, l’administration de syntocinon peut inhiber la production de ton ocytocine naturelle. En d’autres termes, ton corps ne libère pas cette hormone naturelle aussi efficacement. Du coup, l’absence ou la faible quantité d’ocytocine naturelle dans ton corps complique la mise en route de l’allaitement dans les premiers jours après la naissance. Une étude menée par Jonas et al. a montré que l’utilisation de syntocinon réduisait les niveaux d’ocytocine naturelle, compliquant ainsi l’établissement de la lactation [7].
Il faut savoir également que l’ocytocine agit également sur la libération du placenta à la fin de l’accouchement. S’il reste encore des morceaux de placenta dans l’utérus (cas de rétention placentaire), alors le corps est bloqué dans la production de lait. Cela explique parfois pourquoi certaines mamans n’ont pas suffisamment de lait par la suite.
Le syntocinon : des conséquences délétères sur l’allaitement à long terme
Ce n’est pas tout. L’impact de l’ocytocine de synthèse, ou syntocinon, ne s’arrête pas à la naissance. Une autre étude a révélé que les femmes ayant reçu de l’ocytocine synthétique pendant le travail avaient plus de difficultés à allaiter exclusivement deux mois après l’accouchement [8]. Cette hormone artificielle peut perturber non seulement le réflexe d’éjection du lait, mais aussi le lien d’attachement entre la maman et ton bébé.
Pour créer toutes les conditions nécessaires à un allaitement réussi, il est donc essentiel de laisser ton corps suivre son cours naturel autant que possible. Un accouchement sans Syntocinon donne à ton corps la chance de libérer ses propres hormones de manière naturelle, ce qui est bénéfique pour toi et pour ton bébé.
L’allaitement serein : des connaissances claires avant la naissance pour le faciliter
Tu l’as vu dans cette première partie : de nombreuses interventions médicales, même courantes ou bien intentionnées, peuvent perturber l’allaitement après l’accouchement. Connaître leur impact, c’est déjà un premier pas vers leur évitement, ou du moins leur anticipation. C’est pour cela que je défends profondément l’accouchement physiologique, respectueux du rythme de la maman et du bébé.
Et que je soutiens avec conviction le travail de toutes les doulas engagées dans cette voie, comme Marie-Laure !
Si tu veux aller plus loin et te préparer en toute sérénité à vivre un allaitement épanoui dès les premières heures, je propose un accompagnement personnalisé, avec des visios et un suivi bienveillant, sans pression.
Découvre mon accompagnement à l’allaitement naturel pour bien démarrer sans douleur, en toute confiance.
Dans la suite de cet article, je te raconte ma propre expérience de l’accouchement et ce qui s’est passé à la maternité. J’explique comment j’ai pu éviter de peu une intervention qui aurait pu nuire à mon allaitement.
J’aborde également des situations plus complexes, telles que les césariennes, l’utilisation de forceps ou encore la position imposée. Je t’explique comment t’y préparer sans stress. Lis la 2ᵉ partie ici (A venir)
Article rédigée par Marie-Line, du blog « J’allaite au Naturel »
Sources :
- Ransjö-Arvidson AB, Matthiesen AS, Lilja G, et al. Maternal analgesia during labor disturbs newborn behavior: Effects on breastfeeding, temperature, and crying, Birth 2001; 28(1): 5-12.
- Brimdyr K, Cadwell K, Widström A-M et al. The Association Between Common Labor Drugs and Suckling When Skin-to-Skin During the First Hour After Birth, Birth 2015; 42(4): 319-328.
- Righard L,. Alade MO.Effect of delivery room routines on success of first breast-feed. The Lancet 1990;336:1105-1107
- Effect of delivery room routines on success of first breast-feed. Noel-Weiss J et al. Iatrogenic newborn weight loss: knowledge translation using a study protocol for your maternity setting, International Breastfeeding Journal 2011; 6: 10.
- Declercq E, Cunningham DK, Johnson C, Sakala C. Mothers’ reports of postpartum pain associated with vaginal and cesarean deliveries: results of a national survey, Birth 2008; 35(1): 16-24.
- Crowell MK, Hill PD, Humenick SS. Relationship between obstetric analgesia and time of effective breast feeding. J Nurse Midwifery. 1994 May-Jun ; 39(3) : 150-156
- Jonas W, et al. Effects of Intrapartum Oxytocin Administration and Epidural Analgesia on the Concentration of Plasma Oxytocin and Prolactin, in Response to Suckling During the Second Day Postpartum, Breastfeeding Medicine 2009; 4: 70-82.
- Gu V, Feeley N, Gold I, et al. Intrapartum Synthetic Oxytocin and Its Effects on Maternal Well-Being at 2 Months Postpartum, Birth 2016; 43: 28-35.