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Au moment de cet interview, cela fait un peu plus d’un mois que Marion a accouché de son deuxième enfant, Robin. L’accouchement a eu lieu en maternité, dans la salle nature du CHU de Caen.
Marion a participé au programme d’accompagnement Objectif Naissance avec moi. Elle a été une des pionnières du programme ! Je la remercie pour sa confiance et c’est avec une grande fierté que je vous présente aujourd’hui son histoire.
1. Un premier accouchement décevant
Marion : « Pour mon premier accouchement, j’avais un souhait d’accouchement naturel, comme pour le second. Le souci c’est que j’étais beaucoup moins préparée à ce qui m’attendait. J’ai suivi une préparation à l’accouchement des plus classiques. Nous n’avions pas fait de projet de naissance. Nous avions les idées dans la tête mais nous ne les avions pas formulées par écrit.»
A son arrivée à la maternité, le couple a simplement précisé au sage-femme que Marion ne souhaitait pas de péridurale et qu’ils voulaient qu’à la naissance le bébé soit donné au papa et que ce soit lui qui ensuite dépose son fils sur Marion.
Marion est arrivée à la maternité avec un col dilaté à 5. Elle a perdu les eaux sur la table d’examen. Après, c’est allé très vite.
Dans cet intervalle, son conjoint, François-Xavier (FX comme Marion l’appelle) a dû se rendre à l’accueil pour faire les papiers d’admission. Marion est restée seule à gérer ses contractions. C’est devenu trop fort pour elle. Longtemps après elle a découvert « la phase de désespérance ». Avec du recul elle pense qu’elle était dans cette phase là au moment où FX n’était pas à ses côtés. Elle s’est sentie complètement perdue et paniquée et a demandé la péridurale. Le sage-femme qui l’avait accueillie et à qui elle avait dit à son arrivée qu’elle ne voulait pas la péridurale s’est empressé d’appeler l’anesthésiste pour la poser.
« Quand FX est revenu je n’avais pas encore la péridurale. Mais l’anesthésiste était là, il lui a fait signe de ne pas entrer dans la salle et moi j’hurlais de douleur avec les contractions que je n’arrivais pas du tout à gérer. »
Son conjoint était donc de l’autre côté de la porte, à l’entendre crier sans rien pouvoir faire.
Après ça, Marion n’a plus vraiment senti grand-chose. Son fils est né, en pleine santé, mais sorti avec les forceps.
Le papa est parti faire les soins avec le bébé dans une autre pièce.
Pendant ce temps, le gynéco a recousu une épisiotomie, dont il n’avait pas parlé avant. Marion lui a fait la remarque qu’elle aurait aimé être au courant car elle n’en voulait pas. Il lui a alors répondu que ça elle aurait dû y réfléchir avant et travailler mieux, pousser plus !
Cet accouchement avec péridurale, forceps, épisiotomie n’était pas celui espéré.
Les deux choses précisées oralement à l’arrivée n’ont pas été respectées.
Marion en garde un très mauvais souvenir. (Pas de l’accueil de son fils, mais de ne pas avoir été écoutée et soutenue). Cela a été dur jusqu’à… la naissance de son 2è fils !
Le post-natal a été difficile avec une épisiotomie douloureuse.
2. L’envie d’accoucher sans péridurale persiste
Pour son deuxième enfant, Marion souhaitait une nouvelle fois accoucher sans péridurale.
La première fois elle n’avait pas pu le faire, cela la motivait à ressayer et réussir.
Quand elle était plus jeune, au lycée, Marion a été championne de France d’athlétisme (200m). Elle fait un parallèle très intéressant entre son accouchement et cette expérience.
Dans son histoire d’athlétisme, Marion avait été d’abord championne départementale, puis régionale. Elle pouvait donc participer aux championnats de France (au niveau national). Mais ses parents ne le souhaitaient pas, préférant qu’elle se concentre sur son bac. La veille du départ, ses parents cèdent et acceptent qu’elle participe. L’entraineur fait tout son possible pour la rajouter sur la liste des inscrits au dernier moment, et y parvient. Cela motive Marion, après ça, elle ne peut pas ne pas être championne de France !
Pour son accouchement, c’est pareil, par fierté elle ne pouvait pas ne pas accoucher sans péridurale ! Elle sent que cette fois-ci elle doit aller jusqu’au bout !
Et puis il y a ce besoin de réparation de son premier accouchement, pour soigner certaines blessures. Se prouver que ce n’est pas une fatalité et vivre quelque chose qu’elle a vraiment envie de vivre.
« Vivre un accouchement sans péridurale, mais aussi vivre mon accouchement. »
3. Se préparer pour l’accouchement
Au début de cette deuxième grossesse, Marion avait plein d’idées et plein d’envies. Elle a commencé à réfléchir très tôt.
Le souci c’est qu’elle a commencé sa grossesse dans un département, et l’a terminée dans un autre. Elle manquait donc d’informations sur ce qui était possible de faire dans le département où elle allait accoucher, elle a donc commencé à chercher seule des informations sur l’accouchement.
Elle a d’abord fait le choix d’être suivie par une sage-femme libérale, pas par un gynéco. Elle se débrouille pour être suivie par une sage-femme très réputée dans son département d’accouchement. Cette sage-femme pratique l’acupuncture, et elle propose une préparation qui mêle Bonapace et De Gasquet, ce qui intéresse Marion. Elle est ouverte et soutient le couple dans ses choix, c’est parfait.
Et puis, parce qu’elle farfouillait sur internet, Facebook a proposé à Marion de rejoindre le Challenge « Accoucher sans péridurale » de Naissance Non Violente ! Elle se dit qu’elle va aller voir, qu’à part du temps, elle n’a rien à y perdre. Et comme cela lui plait énormément, alors elle enchaine avec le programme Objectif Naissance pour parfaire sa préparation !
4. La naissance de Robin, en salle nature
Pour raconter son accouchement, Marion a choisi au préalable de l’écrire, sous forme d’une lettre à son fils. C’est cette lettre qu’elle nous lit aujourd’hui. C’est très émouvant. J’en suis très touchée.
Avec Marion, il nous a fallu un petit temps pour faire redescendre les émotions après ce récit et avant de reprendre l’interview.
5. Comment le programme Objectif Naissance a permis d’accomplir ce projet
Marion voit le programme comme une préparation mentale : avoir des billes pour être capable de gérer tout l’évènement.
La partie « Connaître ses droits » lui a été essentielle pour savoir ce qu’elle pouvait demander ou pas pour faire son projet de naissance, parce qu’on ne nous le dit pas dans le circuit classique.
Et toute la partie sur la physiologie de l’accouchement, avec toutes les phases de l’accouchement lui a permis de vraiment savoir à quoi s’attendre. Pas pour anticiper, mais pour être capable de réagir en conscience sur ce qui se passait à l’intérieur de son corps.
Ce qui a le plus aidé le couple dans le programme ce sont les connaissances concrètes et scientifiques sur l’accouchement physiologique. Cela a permis à FX de savoir ce qu’il faisait, lui qui est très carré, terre-à-terre et scientifique. Ainsi il a pu comprendre et accompagner cet accouchement sans réserve.
Après son déménagement, et avec les confinements, Marion s’est sentie un peu isolée pendant cette grossesse. D’autant plus que ses amies, qui étaient enceintes en même temps qu’elle la première fois, ne l’étaient pas cette fois-ci. Marion a donc aussi particulièrement apprécié les rendez-vous en visio du programme. La rencontre et la présence régulière chaque semaine permettent de vivre ensemble les grossesses. Cela permet d’échanger sur les soucis du moment, d’être écoutée car l’autre en face a les mêmes et sait très bien de quoi on parle.
Enfin le Blessing Way virtuel que nous avons fait ensemble, l’a énormément touchée.
Le message de Marion :
« Donnez-vous les moyens. Renseignez vous au maximum pour avoir toutes les clefs, tous les outils à votre disposition. Ecoutez-vous. Et ne vous posez pas de question, si vous avez envie d’un truc et que vous savez que cela va vous aider, allez-y, foncez.
C’est vous qui vous connaissez mieux que personne. Donc c’est vous qui savez de quoi vous avez besoin pour y arriver. »
Merci encore Marion, je vous souhaite beaucoup de bonheur tous les quatre.