Je n'ai pas vu naître mon bébé - Naissance NonViolente

Cette semaine, j’ai reçu le témoignage de Jeanne. Jeanne a accouché il y a presque deux mois. Elle est très boulversée par la façon dont s’est déroulé son accouchement. Et il y a de quoi.

Voulant témoigner pour éviter que d’autres femmes connaissent la même chose qu’elle, elle a accepté que je publie son témoignage ici. Je te remercie, Jeanne.

1. Jeanne, que s'est il passé?

Je m’appelle Jeanne, j’ai accouché début juillet d’une jolie princesse qui s’appelle S.

Après un mois et demi je me sens prête à parler pour la première fois de la terrible expérience que j’ai vécu pendant mon accouchement à cause d’un gynécologue malhonnête.

Si je veux résumer, je peux vous dire que j’ai accouché par voie basse avec épisiotomie, sous anesthésie générale, sans aucune raison médicale justifiée sachant que j’étais sous péridurale.

Et finalement je n’ai pas vu mon bébé naitre.

Elle m’a privé du moment dont j’ai rêvé pendant 9 mois. Et c’est parce qu’elle était débordée et elle a voulu se dépêcher.

Décision d’épisiotomie et anesthésie générale après 10 minutes de poussée elle n’avait pas le temps pour attendre plus.

Depuis que j’ai accouché, à chaque fois que j’y repense je pleure beaucoup parce que ceci m’a brisé le cœur.

2. Comment en est-ce arrivé là?

Au début j’avais une super gynécologue qui me suivait mais malheureusement ce n’est pas elle qui m’a accouché parce qu’elle était enceinte et elle a accouché deux semaines avant moi. Celle qui m’a accouché m’a suivi le dernier trimestre.

J’ai accouché à […] parce que c’est à 5 minutes de ma maison.

Lorsque j’ai accouché c’était une période où, au lieu d’avoir quatre gynécologues qui accouchent il n’y en avait que deux. C’est pourquoi celle qui m’a accouché était débordée et elle voulait faire vite.

Imaginez, lors de l’accouchement elle ne faisait que regarder la montre. “ Madame ça fait 5 minutes que vous poussez et ça n’avance pas” .

Au bout de 10 minutes, elle me dit que ça n’avance pas et qu’elle veut couper! La sage femme a répété à plusieurs reprises que je pouvais essayer de pousser encore avant de couper.

Mais non, « son temps est très précieux elle ne peut pas le perdre à attendre plus que 10 minutes ». Alors elle a pris la décision de couper et d’utiliser des instruments.

Et comme j’étais sous une dose très faible de péridurale, je n’ai pas pu supporter la douleur lorsqu’elle a coupé et introduit les instruments. Alors là, au lieu d’augmenter le taux de la péridurale elle a appelé l’anesthésiste pour me mettre sous anesthésie générale.

La sage femme qui a effectué la visite post-accouchement était choquée lorsqu’elle a appris que j’ai accouché sous anesthésie générale et c’est elle qui m’a expliqué qu’elle pouvait tout simplement augmenter le débit de la péridurale.

3. Comment tu te sens maintenant?

Maintenant je sens que j’ai besoin de partager mon expérience. Ce que j’ai vécu est vraiment très dur. Priver une maman de voir son bébé naître ça casse le cœur.

Les premiers jours j’ai douté que je n’aime pas assez ma petite parce que je ne l’ai pas vu naitre. Je n’arrêtais pas de pleurer à cause de ces idées.

J’aimerai bien que tu partages mon témoignage sur tes réseaux. Parce que si j’avais su qu’en étant sous péridurale il suffisait d’augmenter le débit de la péridurale pour appliquer une épisiotomie et utiliser des instruments , j’aurai dû contester et ne pas accepter qu’on me met sous anesthésie générale. Il faut que toutes les femmes sachent cela.

4. Alors que faire ?

A Jeanne, j’ai répondu que son témoignage m’attristait vraiment, et que c’était tellement injuste ce qui s’était passé.

C’est un sujet très compliqué, tellement courant, et tellement de femmes ne se rendent pas compte aussi…

Le livre Noir de la gynécologie explique combien il est compliqué d’agir contre ça.

J’invite Jeanne, dans un premier temps à prendre soin d’elle et de son bébé. C’est la meilleure chose qu’elle puisse faire pour eux.

Elle a été victime d’un système qui ne respecte pas l’enfantement. Ce n’est pas de sa faute…

Moi même, j’ai pleuré des mois après la naissance de mon premier bébé.

Finalement, si aujourd’hui je suis doula et que j’accompagne les femmes à reprendre leur pouvoir sur la naissance, c’est grâce à cet épisode de ma vie. J’arrive aujourd’hui à en voir le bénéfice après ce que cela m’a coûté.

Quand Jeanne me demande ce qu’elle peut faire pour éviter que d’autres femmes vivent cette même expérience, je lui réponds qu’elle peut partager son témoignage (sur des lieux prêts à l’entendre, ce n’est pas toujours évident. Surtout, avant tout, se protéger!!)

Elle me donne alors son accord pour que de mon côté je le partage sur mes réseaux, que j’en fasse des posts ou un article pour mon blog.

Je lui suggère aussi de contacter le compte @balancetonuterus sur Instagram, qui publie des témoignages comme le sien pour alerter. Je suis abonnée à ce compte depuis quelques semaines seulement, et les témoignages me sidèrent. Comment peut-on arriver à une telle dose de méchancetés?

Jeanne, si tu souhaites aller plus loin, je conseille dans un premier temps de demander ton dossier médical.

Ils ne peuvent pas le refuser, mais vérifie bien qu’il soit complet. Tu verras ce qu’ils ont noté pour justifier l’intervention et l’anesthésie.

https://atide-asso.fr/2020/08/17/obtenir-son-dossier-medical/

Ensuite faire une démarche judiciaire est très compliquée et aboutit peu souvent.

Pour cela éventuellement je te recommande de te rapprocher du CIANE

https://ciane.net/#

Je pense que tu trouveras déjà pas mal d’infos sur ces deux sites.

Je t’envoie tout mon soutien, n’hésites pas à te faire accompagner aussi.

Prends soin de toi et ton bébé, vous êtes importantes.

Je n’ai pas vu naître mon bébé

1. Jeanne, que s'est il passé?

2. Comment en est-ce arrivé là?

3. Comment tu te sens maintenant?

4. Alors que faire ?

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