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J’ai rencontré Marie-Astrid quand elle a choisi de suivre le programme Objectif Naissance pour sa 2è grossesse. Naturellement, elle m’a fait part de son premier accouchement : un accouchement dans lequel elle ne souhaitait pas la péridurale. Elle en a informé la SF qui l’accompagnait à l’époque. MAIS…, comme souvent lors des suivis de grossesse, elle n’a eu aucune préparation à l’accouchement physiologique. Le jour J elle a super bien géré, mais sans connaissances et sans soutien spécifique… elle a finalement choisi la péridurale.
Tout s’est très bien passé, un accouchement classique comme il arrive souvent en maternité, et Marie-Astrid était heureuse.
Voici son récit :
1. L'histoire du premier accouchement de Marie-Astrid, avec péridurale
Mon premier accouchement, la naissance de Danaé
Préparation :
J’ai fait une préparation à la naissance classique dans un cabinet de sage-femmes
libérales. J’avais mentionné que je souhaitais si possible accoucher sans péridurale mais je n’avais
pas reçu de conseils particuliers pour concrétiser ce souhait.
Nous avons également fait des séances d’haptonomie, pour que Gaëtan puisse être le plus impliqué possible dans la grossesse et le jour de l’accouchement.
Tout au long de ma grossesse, j’ai attendu le moment où on me parlerait des positions d’accouchement alternatives, de l’accouchement sans péridurale, etc. Comme j’en avais entendu parler alors que je n’avais pas particulièrement cherché à me renseigner, je pensais que ce serait forcément abordé par les professionnels du secteur. C’est d’ailleurs pour cette raison que je n’ai pas fait de recherche de mon côté par la suite non plus.
A chaque étape (déclaration de naissance, rendez-vous chez le gynécologue, échographie, séance de préparation, rendez-vous à la maternité), je me disais que cela serait abordé à l’étape suivante. J’ai fini par me dire qu’il n’y avait rien de particulier à dire dessus, vu qu’on n’en parlait pas.
Grossesse :
j’ai eu une grossesse idéale. Après des nausées au premier trimestre, j’ai trouvé un bon
rythme de repas et je n’ai plus été dérangée. J’ai continué ma vie normalement. J’ai eu un petit
ventre, pas trop encombrant.
J’ai juste dû réduire un peu mes activités sportives à partir du cinquième mois. Apparemment, aller travailler à vélo, faire de la natation et du yoga, c’est un peu trop en étant enceinte. Il fallait laisser plus d’énergie pour que Cacahuète grossisse. Je n’ai gardé que le yoga et Cacahuète est remontée sur sa courbe (la plus basse, c’était quand-même un petit gabarit).
J’ai travaillé le plus longtemps possible. Mon congé maternité a été repoussé de trois semaines, la sage-femme de la maternité n’a pas voulu plus. J’étais en pleine forme, sereine. J’étais convaincue que j’étais faite pour avoir un bébé et je n’avais aucune raison de m’inquiéter pour quoi que ce soit.
Accouchement :
Je sens les premières contractions en début de soirée, au retour du travail de mon mari. J’étais en pleine séance de pranayama.
C’est marrant parce que la veille, j’avais eu un gros moment de stress. Mon mari m’avait dit qu’il avait discuté avec une copine de lycée qui avait accouché 10 jours avant son terme. Il m’avait dit « C’est comme si toi, tu accouchais demain. ». Heu… Mais je ne suis pas prête du tout ! La grossesse se passait tellement bien que j’étais persuadée que Cacahuète resterait bien au chaud jusqu’à la date du terme. Alors, 11 jours avant, je n’étais pas prête du tout.
Il y avait encore plusieurs choses que je voulais préparer avant qu’elle n’arrive. La valise n’était pas 100% faite. Quand j’ai pris conscience que cela pouvait arriver plus vite que je ne le pensais, j’ai décidé de finir de tout préparer. Tout était prêt quand j’ai attaqué mon pranayama. Elle a dû le sentir.
Ça a donc commencé par un petit pincement dans le bas du ventre, rien à voir avec les contractions
que j’avais pu avoir pendant la grossesse. Puis une autre. Encore une autre. Tiens, tiens… Étrange…
Quand je suis certaine que ça se répète, je préviens mon mari. Je commence à noter les contractions un peu après 19h. Elles sont régulières, à peu près toutes les 5 minutes. Je continue mes activités normalement. Je sais que j’en ai pour un bon moment, c’est le premier.
J’ai prévu un bon repas et j’ai un peu de travail en cuisine. Vers 21h, comme les contractions sont toujours bien régulières, j’appelle la maternité. Je veux savoir si je dois y aller tout de suite, si je peux manger, etc. La sage-femme qui me répond me demande si les contractions sont supportables et si je peux rester chez moi pour le moment. C’est le cas. Elle me dit de rappeler quand ça devient trop intense et que je peux manger normalement. Excellente nouvelle ! C’est vendredi et vendredi c’est apéro !
Au moment du plat, je sens que les contractions augmentent en intensité et je préfère manger plus léger que prévu, du pain et du fromage. Il me faut des forces mais il ne faut pas non plus que j’aie du mal à digérer. Je prends le dessert sur le ballon. A ce moment-là, je dois m’interrompre à chaque contraction et bien souffler.
Quand on a fini de manger, je sens qu’il est temps d’aller à la maternité. Je sens vraiment le bébé appuyer vers le bas à chaque contraction. Je rappelle la maternité vers 22h30. Ils nous attendent, nous pouvons y aller. Le trajet n’est pas long, environ 15 minutes. Heureusement car je ne suis pas bien installée dans la voiture. Les contractions sont intenses et je continue à bien souffler à chaque fois. Le trajet entre la voiture et l’étage de la maternité est un peu long : je dois m’arrêter de marcher à chaque contraction.
La sage-femme qui nous accueille me dit que j’ai l’air de très bien gérer. Elle m’installe en salle de pré-travail et vérifie l’ouverture du col : je suis à 5 cm. Waouw ! Déjà ! Je suis trop contente ! Je ne me souviens pas avoir fait de monitoring mais ça a dû être le cas… Je devais être trop concentrée pour vraiment y faire attention.
La sage-femme a proposé de m’installer en salle de travail, une jolie salle décorée sur le thème de la savane. Cela me semble un très bon signe, nous avons fait un safari l’année précédente que nous avons adoré. A peine arrivée dans la salle, je perds les eaux sur une contraction. Là, les contractions sont vraiment intenses. Je n’arrive plus à bien respirer et à me détendre. J’ai l’impression que tout mon corps se contracte et que je lutte involontairement contre la contraction parce qu’elle est trop forte. J’en laisse passer plusieurs comme ça.
Voyant que ça ne s’améliore pas, j’ai peur de ralentir l’accouchement en n’étant plus assez détendue. J’aurais aimé accoucher sans péridurale mais le plus important pour moi est d’avoir le meilleur accouchement possible pour Cacahuète, que ce soit rapide et le moins stressant possible pour elle. Quand la sage-femme me propose la péridurale, j’accepte.
Moi qui tombe dans les pommes à la moindre prise de sang, j’ai été servie. Elle n’arrivait pas à me poser le cathéter. Elle a dû s’y reprendre à plusieurs fois et me piquer dans les deux bras. Mais tout ça se passait en arrière-plan. J’étais concentrée sur ma respiration et mes contractions. Je ne me souviens même pas très bien de comment ça s’est déroulé. C’est comme si ce n’était pas à moi qu’on avait injecté un produit avec une grosse aiguille dans le dos.
A partir de là, je ne sais pas combien de temps s’est écoulé. Je sentais encore bien les contractions. Je me souviens avoir été allongée sur le côté, je préférais ça à la position sur le dos. J’ai l’impression qu’il ne s’est pas écoulé beaucoup de temps avant que la sage-femme ne vérifie l’ouverture du col, me dise que j’étais à dilatation complète et qu’on allait pouvoir passer à l’expulsion. Je me souviens qu’elle m’a demandé dans
quelle position je voulais me mettre. Heu… J’en sais rien moi ! Dans quelle position est-ce que c’est
mieux que j’accouche ? C’est comme ça que je me suis retrouvée dans la classique position gynécologique.
Quand la sage-femme a été prête, elle m’a guidée pour les poussées sur les contractions. Je ne me souviens pas avoir eu de poussée réflexe. J’ai poussé le plus fort possible, je ne sais pas combien de fois mais ça a été assez rapide. La sage-femme m’a dit qu’elle voyait une petite tête pleine de cheveux foncés. J’ai encore poussé. Elle est sortie et sa jolie mise en pli a bien fait rire la sage-femme.
Elle m’a proposé de l’attraper moi-même. J’étais impressionnée, je ne savais pas que je pouvais le faire. Et je me suis retrouvée avec ma toute petite Danaé dans les bras. Quel bonheur ! Je ne m’attendais pas du tout à cette bouffée de joie et d’amour à l’état pur quand j’ai eu ma fille dans les bras. C’est indescriptible.
Elle s’est vite mise à hurler comme une possédée, si bien que je n’entendais rien à ce que la sage-femme me disait. Entre ça et l’effet de la péridurale, je ne me suis pas trop rendue compte de la délivrance du placenta. J’ai eu deux petits points que je n’ai pas sentis. Je crois que j’étais aussi trop occupée à profiter de mon bébé. Gaëtan a pu couper le cordon au bout d’un moment.
On a tenté la tétée d’accueil mais elle n’a pas vraiment réussi à prendre le sein. La sage-femme a recueilli un peu de colostrum dans une petite cuillère pour lui donner. Après ça, nous sommes restés juste à trois dans la salle de naissance, Danaé en peau à peau sur moi.
L’heure retenue pour la naissance est 1h46. Je garde un très bon souvenir de mon accouchement. Je
me dis que j’aurais peut-être pu y arriver sans la péridurale … Mais je ne regrette pas de l’avoir prise.
J’ai eu un accouchement rapide, sans problème et c’est ce que je voulais pour ma fille.
2. Mon débriefing
Je ne peux pas m’empêcher de soulever quelques points !
- Oui, dans une préparation classique de l’accouchement vous n’aborderez pas la physiologie de l’accouchement. Si c’est votre projet, il vous faudra trouver les informations par vous-même (cela peut passer par une préparation à l’accouchement par une sage-femme bien sûre, mais assurez vous au préalable qu’elle le fera sur ce sujet).
- Ce n’est pas parce qu’on n’aborde pas la physiologie de l’accouchement dans les préparations classiques, qu’il n’y a rien à dire sur le sujet… au contraire, généralement 7h de séances de préparations à l’accouchement ne suffisent pas ! C’est d’ailleurs ce que j’aborde en long, en large et en travers dans le programme Objectif Naissance, sur 7 semaines d’accompagnement pré-natales.
- La prise en charge en maternité consiste essentiellement à te proposer une péridurale pour gérer les contractions. Il faut en avoir conscience. Si tu n’as pas tes propres outils pour gérer la douleur… il est donc probable que tu la prennes.
- C’était très sympa que la SF propose à Marie-Astrid de prendre la position de son choix pour l’expulsion, mais avec la péridurale c’est difficile de savoir car on est coupé des sensations du corps et de ce qu’il nous demande. Donc généralement cela se passe en position gynécologique.
Merci Marie-Astrid pour ce premier récit (écrit après avoir suivi le programme Objectif Naissance pour sa deuxième grossesse… ça se sent dans le récit car il y a déjà une analyse du déroulé).
Bravo à toi… tu as su accueillir ta fille avec confiance et amour et c’est bien le plus important.
On se retrouve bientôt pour…. le récit du deuxième accouchement de Marie-Astrid !