Challenge \"Accoucher sans péri\" : en live du 2 au 6 décembre, pour les mamans qui accouchent entre Janvier et Avril, inscris toi c\'est gratuit ! \"EN SAVOIR PLUS\"
Marie-Charlotte a participé au « Challenge Accoucher sans péri » avec moi en live, et elle a acceptée que je vous partage son accouchement, pour vous inspirer.
Un premier bébé d’un beau gabarit, sans péri ! C’est possible, c’est beau, c’est puissant….
Merci Marie-Charlotte !
Le récit d'accouchement de Marie-Charlotte
Cela fait déjà plusieurs semaines que j’ai des contractions fréquentes mais irrégulières
et, bien qu’un peu douloureuses, elles sont supportables. Jusqu’à ce dimanche 9 octobre vers
10h30, heure à laquelle je m’apprête à me rendre à mon rendez-vous de terme. En effet, les
contractions se font ressentir plus puissamment, et sont davantage localisées dans le bas du
dos et du ventre.
Le rendez-vous se passe sans encombre. Échographie ok – bébé a encore assez de liquide -,
monito ok. Bon, ça contracte mais col ouvert seulement à 2 et postérieur. Par ailleurs, j’ai le
projet d’un accouchement physiologique donc je préfère attendre, malgré l’inconfort, avant
de demander un déclenchement. Prochain contrôle prévu dans deux jours.
De retour à la maison, je sens que la journée va être longue. Mon compagnon, Benoist, qui
ne me quitte pas depuis le début du week-end essaie de tout faire pour atténuer mon
inconfort. Je réussis à faire une très courte sieste, puis nous partons pour une petite balade (il
fait très beau dehors). Cette dernière sera vite écourtée par une sensation de pesanteur que
je ressens dans le bas du ventre ainsi que par mon transit qui commence à être sérieusement
perturbé… De retour à la maison, vers 17h, mon compagnon et moi-même commençons
donc à compter les contractions qui s’intensifient.
S’en suit, malgré la douleur, une très belle soirée à compter les contractions entre lesquelles
mon compagnon et moi-même nous faisons des câlins, dansons des slow, buvons du thé,
essayons de nous détendre. Il voit dans mes yeux que je commence à secréter beaucoup de
choses, ocytocine et endorphine certainement !
Cela fait 9h que nous comptons lorsque vers 2h30, nous nous décidons à partir à la
maternité. J’ai un doute, je pense que c’est encore un peu tôt, mais je commence à avoir peur
de ne plus pouvoir tenir assise dans un taxi si nous attendons davantage.
Et en effet, arrivés à la maternité, c’est la désillusion. Mon col n’est toujours qu’à 2 et encore
un peu court mais cette fois, il est centré. La sage femme me dit que je suis dans une phase
de latence qui peut malheureusement durer longtemps… Elle nous propose d’aller marcher
aux alentours pendant deux heures avant de revenir faire le point. Nous voilà donc avec
Benoist à faire des tours d’hôpital ponctués par des poses câlins lorsqu’une contraction se fait
sentir.
A notre retour, le col n’a pas bougé. Retour à la maison donc avec au programme : essayer
de se reposer, prendre un bain chaud, faire du ballon et attendre.
J’entre alors dans une phase de désespérance, non pas ladite phase qui arrivera plus tard
alors que bébé sera bientôt là, mais un état d’épuisement et de lassitude qui nous fait
prendre une décision : si rien de plus ne se passe d’ici le rendez-vous du lendemain, je
demanderai à l’équipe médicale de rompre artificiellement la poche des eaux. Je réussi à
m’endormir deux heures aux côtés de Benoist qui lui enchaine une grande journée de sieste.
Cela me rassure car je sais que je vais avoir besoin de lui en pleine forme si le réel travail
commence.
A son réveil, vers 18h30, nous nous installons dans la chambre afin de partager un moment
d’intimité et de douceur. Le but, montrer le chemin de naissance à bébé grâce à des
techniques que nous avons appris ensemble lors de nos séances d’haptonomie. Et si possible,
afin de lancer le véritable travail, aider bébé à rompre la poche des eaux. Benoist approche
son visage de mon ventre et se met à parler à notre enfant, calmement, afin de le mettre en
confiance. Cela tout en gardant l’une de ses mains posée sur mon sacrum. De mon côté,
j’envoie toute mon affectivité et tout mon amour vers bébé afin de lui signifier qu’il peut rejoindre sans crainte la main de son papa. Nous restons ainsi pendant une petite demi-heure pendant laquelle je sens de l’électricité se diffuser dans mon bassin.
Arrive alors LA contraction ! Celle qui me fait me lever en sursaut et courir jusqu’à la salle
de bain juste avant que du liquide ne se mette à couler à flots entre mes jambes :
« – Mon chat ! J’ai perdu les eaux !!!
– Mais c’est génial mon amour ! »
Nous nous prenons dans les bras et j’en pleure de joie. Cette fois c’est la bonne, notre enfant
sera bientôt là.
Je ne crois pas si bien dire car les contractions se font aussitôt beaucoup plus rapprochées et
douloureuses. Benoist appelle alors les pompiers, car, pour le coup, impossible de se rendre à
la maternité en taxi dans ces conditions. J’apprendrai à l’hôpital qu’une seule membrane sur
les deux avait alors rompue, ce qui explique que malgré la douche que je viens de prendre, le
liquide continue de couler à petit flot.
Il doit être aux alentours de 21h lorsque nous y arrivons. J’avoue qu’à partir de ce moment
là, je commence à perdre la notion du temps. Je me souviens tout de même des informations
essentielles : je suis dilatée à 4 et, avec le soutien de Benoist, je refuse la péridurale comme
prévue lorsqu’on m’annonce que la salle nature est disponible.
Après un rapide contrôle au monito – qui montre que le rythme cardiaque de bébé est à ce
stade parfaitement normal – je peux donc y accéder.
Une fois que nous y sommes, Benoist prend le relais. Il met en route ma playlist, réalisée
pour l’occasion, et dicte les grandes lignes de notre projet de naissance à l’équipe médicale
tout en m’aidant tant bien que mal à mettre mon maillot de bain afin que je puisse entrer
dans la baignoire. Il fait cela parfaitement, et l’équipe est tout excitée de savoir qu’elle va
découvrir en même temps que nous le sexe du bébé.
Tout s’enchaine alors très rapidement. Juste avant de sortir du bain, je sens une bouffée
d’adrénaline m’envahir. Arrive alors cette fameuse phase de désespérance. La douleur est
telle, j’ai l’impression que je vais mourir. Je me demande pourquoi j’ai refusé la péridurale,
me traite intérieurement de folle-dingue. Benoist m’explique alors que non, je ne vais pas
mourir, que cela signifie que bébé n’est plus très loin, que je gère comme une cheffe.
En effet, Madeleine, la sage femme qui m’accompagnera dans cette naissance, m’apprend
au sortir de la baignoire que je suis ouverte à 9. Trente minutes plus tard, je suis à dilatation
complète.
Plusieurs personnes défilent alors dans la pièce mais j’ai l’impression d’être seule avec
Benoist et la sage femme, je me sens comme dans une bulle et je ne pense qu’à une seule
chose, pousser lors de la prochaine contraction. Pousser afin de me soulager et de me
rapprocher toujours un peu plus de notre bébé. De son côté, il n’est pas tout à fait descendu
dans le bassin ce qui explique une phase d’expulsion un peu longue. L’interne de garde
viendra d’ailleurs vérifier à l’aide d’une échographie rapide que sa tête est bien orientée dans
le bassin. Et c’est parti…
Nous nous installons, moi à 4 pattes, qui broie la main et le poignet de Benoist à chaque
contraction. Ce dernier me soutient dans chacun de mes mouvements et m’humidifie le
visage afin de me rafraîchir tandis qu’il transfère un peu de sa force dans mes poussées. Il
m’est d’un soutien indéfectible. Cependant, mes poussées pourraient être plus efficaces. La
sage femme m’aide alors à m’installer semi assisse, le bassin à moitié dans le vide et les bras
suspendus à la barre en hauteur du lit. Cela fait une grande différence, et ça y est, je le sens
vraiment descendre significativement à chaque contraction ! Mais la fatigue me gagne, j’ai
l’impressions que je n’en peux plus. Benoist m’encourage toujours et Madeleine m’invite
alors a venir toucher sa tête que je sens progresser vers la sortie puis elle finit par me dire : «
là, même lorsque vous ne poussez plus je peux voir ses cheveux ! » J’ai à ce moment là
l’impression de me transcender, dans ces derniers efforts, surtout que le coeur de bébé
commence à fatiguer un petit peu me dit-on. Benoist est avec moi, il me crie que ce que je
fais est super, que bébé est bientôt là, qu’il arrive ! Madeleine me demande alors de venir le
chercher, et je me vois en train de le ramener vers mon torse alors que Benoist crie :
« C’est un garçon ! C’est un garçon ! »
Puis toute la douleur s’envole dans les yeux de mon fils.
Il est 0h51, le 11 octobre 2022 lorsque Léon voit le jour. 4 kilos, 53 cm.
Je précise que malgré ce beau gabarit, mon périnée est intact. Comme quoi, il faut toujours
avoir confiance en son corps, il sait faire.
Marie-Charlotte B.